Comme ils le disent depuis deux semaines, les syndicats CGT et FO de l’hôpital de Dinan (Côtes d’Armor) redoutent la fermeture de la maternité , dans le cadre de la fusion qui doit s’opérer avec les établissements de Saint-Malo et Cancale.
Un appel aux maires
Christian Bougis (FO) et Stéphanie Vézie (CGT) ont donc invité les élus à sensibiliser les 64 conseils municipaux du territoire de Dinan Agglomération sur le sujet.
Ils demandent aux maires de faire voter une motion de soutien à la maternité de Dinan.
Arnaud Lécuyer, président de Dinan Agglomération qui avait donné la parole à cette délégation a répondu :
« L’ensemble des élus du territoire partagent vos préoccupations qui ne sont pas encore des inquiétudes. Nous nous interrogeons sur l’avenir de la maternité qui est le pivot de l’offre de santé de Dinan. Même si, la santé est de la compétence de l’Etat et non des collectivités, ce qui est bien, car cela garantit, normalement, une offre de soins équitable sur tout le pays. »
L’élu a indiqué qu’il allait solliciter auprès de l’Agence Régionale de Santé, un siège pour le conseil communautaire au sein du conseil de surveillance de l’hôpital afin d’avoir voix au chapitre (1).
Un déficit important
Didier Lechien, maire de Dinan et président de ce conseil de surveillance a rappelé qu’il s’opposait à la fermeture de la maternité.
Il précise cependant que « l’hôpital de Dinan souffre d’un déficit de 4 à 5 M€ par an, en raison du système de tarification mis en place il y a quelques années et qui pénalise les hôpitaux de proximité. Mais Saint-Malo est aussi déficitaire ».
C’est pour cette raison qu’il plaide en faveur, tout de même, d’une fusion.
« Les établissements qui travaillent seuls finissent par fermer des services. »
Un problème de démographie médicale
Il fait état également de la situation démographique médicale dont pâtit l’hôpital de Dinan.
Selon lui, la maternité a recours à des intérimaires anesthésistes, urgentistes mais aussi gynécologues, ce qui est très coûteux.
Il mentionne aussi que « toutes les maternités de moins de 2.000 accouchements (640 à Dinan et 1.200 à Saint-Malo) sont déficitaires ».
Selon lui, le vrai problème, c’est le recrutement :
« Il faut donc convaincre les praticiens de s’installer dans notre région et d’opérer à Dinan. Cela passe par une collaboration avec Saint-Malo mais aussi avec le CHU de Rennes. Mais avant tout, notre préoccupation, c’est l’intérêt du patient et de la qualité de soins qui lui est fourni »,
Il rappelle que le directeur de l’Agence Régionale de Santé lui avait garanti qu’il n’avait pas l’intention de fermer la maternité dinannaise.
Les syndicats ne baissent pas pour autant la garde.
(1) Dinan Agglomération a été créé en 2017 alors que le conseil de surveillance de l’hôpital était déjà constitué.