Les tarifs des péages autoroutiers vont évoluer (plutôt à la hausse) vendredi 1er février 2019 en Occitanie, mais pas aux portes de Toulouse, sauf depuis l’A61 (©Illustration / Fotolia)
Malgré la crise des gilets jaunes, les prix des péages autoroutiers vont encore évoluer. Vendredi 1er février 2019, comme chaque année, certains usagers de la route vont payer plus cher, mais d’autres vont aussi faire quelques économies substantielles sur les « trajets du quotidien ». Explications.
Des péages à la hausse, malgré la crise
Le gouvernement avait prévenu : malgré la crise des gilets jaunes, qui ont d’ailleurs souvent ciblé les sociétés d’autoroutes ces dernières semaines, les tarifs devaient augmenter de 1,8% à 1,9% partout en France, le 1er février, selon une savante règle de calcul, prévue dans les contrats de concession. Rappelons qu’en dix ans, le prix des péages a connu une hausse de près de 20 % en France.
Le gouvernement, prudent sur ce dossier très sensible, avait toutefois demandé en contrepartie, aux sociétés d’autoroutes, des « gestes commerciaux » pour les usagers réguliers. Des gestes qui vont se concrétiser localement sur le réseau de Vinci Autoroutes, en même temps que les évolutions des prix aux péages (à la hausse le plus souvent). Et tout cela dès le 1er février 2019.
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Tarifs stables aux portes de Toulouse, sauf à Montgiscard
Pour les trajets courts à destination de la métropole de Toulouse, les prix des transports du quotidien n’augmenteront pas ou peu : sur l’A64, à la barrière de péage de Muret, le prix reste stable, à 1,80 €. Idem sur l’A68, à la barrière de péage de Toulouse-Est, à L’Union, où les automobilistes s’acquitteront toujours de 1,5 €. Même sort pour les (nombreux) usagers de l’A62, qui font le trajet depuis Saint-Jory (80 centimes vers Blagnac, ou 1,10 € vers Montpellier), mais aussi Eurocentre (1,30 € / 1,80 €, tarifs stables).
Moins de chance en revanche, pour les usagers de l’A61 qui viennent dans la Ville rose. Entre Montgiscard et Toulouse par exemple, le tarif augmentera de 10 centimes : de 1,20 € à 1,30 € (en direction de Muret ou Blagnac) et de 1,60 à 1,70 € (en direction d’Albi ou Bordeaux).
Hausses sur les longs trajets, surtout vers Montpellier
Sur les longs trajets en revanche, c’est une autre histoire : mis à part les usagers très réguliers de ces autoroutes (lire ci-dessous), qui pourront bénéficier de 30 % de réduction à partir de 20 trajets par mois, les automobilistes qui se rendent moins régulièrement de Toulouse à Montpellier (Hérault) par exemple, vont à nouveau tousser… Car c’est sur cet axe, de l’A61 à l’A9, que les péages vont le plus fortement augmenter dans la région. Au programme : une hausse de tout de même 60 centimes de plus par trajet entre les deux métropoles d’Occitanie : de Montpellier Saint-Jean à Toulouse Sud-Ouest (vers Muret ou Blagnac), comptez 23,5 €, contre 22,9 € l’an dernier. De Montpellier Saint-Jean à Toulouse Sud-Est (vers Albi ou Bordeaux), comptez 24,10 €, contre 23,50 € l’an dernier.
Entre Toulouse et Bordeaux (Gironde), la hausse sera trois fois moindre (pour une distance à peu près la même) : 20 centimes de plus. La facture passera de 19,80 à 20 euros entre Bordeaux et Toulouse-Est (vers Montpellier) et de 19,10 à 19,30 € entre Bordeaux et Toulouse-Ouest (vers Blagnac). Entre Toulouse et Montauban (Tarn-et-Garonne), le tarif augmentera de 10 centimes : 3,6 € contre 3,5 € pour Montauban-Toulouse Est, 2,9 € contre 2,8 € pour Montauban-Toulouse Ouest.
Enfin, entre Toulouse et Tarbes-Est (Hautes-Pyrénées), le tarif reste inchangé : 8,50 € au total (6,7 € + 1,8 € pour la barrière de Muret).
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En 2019. Les tarifs sur le réseau ASF (prix pour un véhicule léger) :
Tarifs Vinci Autoroutes 2019 by on Scribd
En 2018. Les tarifs sur le réseau ASF (prix pour un véhicule léger) :
Tarifs Vinci Autoroutes 2018 by on Scribd
30 % de réduction sur les trajets du quotidien
Parallèlement à ces nouveaux tarifs, Vinci annonce le lancement dès le 1er février d’un nouvel abonnement, intitulé « Ulys 30 », qui offre 30% de réduction sur les trajets réguliers. Une initiative prise à la demande du gouvernement « en faveur du pouvoir d’achat et des mobilités quotidiennes », indique Vinci Autoroutes, qui promet de « permettre aux usagers réguliers de l’autoroute, effectuant au moins 10 allers-retours par mois (ou l’équivalent de 20 trajets, quel que soit le sens de circulation) sur un itinéraire choisi, de bénéficier d’une réduction de 30 % sur l’ensemble de ces trajets et les suivants ». Une offre destinée à « faciliter les déplacements du quotidien », insiste le groupe.
Entre Muret et Toulouse, 130 € d’économies sur un an
Dès 10 allers-retours dans le mois, cette réduction de 30 % s’appliquera donc à l’ensemble des trajets effectués sur l’itinéraire préférentiel de l’usager. « Des économies substantielles », estime Vinci Autoroutes.
Concrètement, sur un trajet du quotidien de type Muret-Toulouse Ouest par exemple, facturé 1,80 €, Vinci Autoroutes met en exergue « une économie mensuelle de 10,80 € » pour les usagers de la route, qui paieront 25,2. Soit tout de même 130 € en moins sur un an.
Les baisses de tarifs sur plusieurs trajets du quotidien, sur l’A64 et l’A62 (©Vinci Autoroutes)
Autre exemple fourni par Vinci, dans l’Est de l’Occitanie : Nîmes-Montpellier. Un usager qui effectue 10 allers-retours mensuels entre les deux villes s’acquitte de 3,10 € de péage par trajet, soit l’équivalent de 62 € par mois pour 10 allers-retours. Grâce au nouvel abonnement Ulys 30, il bénéficiera d’une remise de 30 % sur l’ensemble de ces trajets ainsi que les suivants. La douloureuse pour 10 allers-retours passera donc à 43,40 € par mois. À la clé : une économie de 18,60 € par mois, soit 223,20 € par an.
Comment ça marche, pour en bénéficier ?
Pour bénéficier de cette offre « Ulys 30 », l’usager doit s’abonner sur le site d’Ulys, en associant à son badge de télépéage un trajet préférentiel, sur lequel la réduction de 30 % s’appliquera, sans limitation de kilométrage sur les réseaux de Vinci Autoroutes. Un usager qui fait régulièrement Toulouse-Montpellier, ou Toulouse-Bordeaux par exemple, pourra en bénéficier. Sur un Toulouse-Bordeaux, il économiserait ainsi 120 € par mois (280 €, contre 400 € sans l’abonnement). À savoir enfin que l’offre fonctionne aussi si l’usager n’emprunte qu’une seule barrière de péage, comme c’est le cas à Toulouse-Est ou à Muret. Attention toutefois : comme l’ensemble des abonnements télépéage, Ulys 30 est assorti de frais de gestion d’un montant de 2,50 € / mois.
Reste à savoir combien d’automobilistes font au moins 20 fois le même trajet autoroutier chaque mois…