Les yeux rivés sur leurs écrans de smartphone, les apprentis dresseurs sont à l’affût. Pokémon go, le jeu phare de l’été séduit petits et grands. En Seine-et-Marne, le centre-ville de Melun, est l’un des endroits pris d’assaut par les joueurs. Tous arpentent les rues dans l’espoir de trouver de nouvelles créatures.
60 kilomètres
Les dresseurs de Pokémon viennent d’un peu partout et sont prêts à parcourir de nombreux kilomètres. Pour découvrir de nouvelles créatures, les « dresseurs » doivent en effet marcher afin d’augmenter leur chance de découvrir de nouvelles « espèces ». C’est le cas de Mélanie, 18 ans, originaire de Yerres (91).
Chaque sortie est, pour elle, une occasion de chasser les Pokémon. Elle a passé son trajet en RER à la recherche de nouveaux monstres virtuels. « J’ai déjà parcouru 60 kilomètres », confie-t-elle. « J’ai déjà atteint le niveau 22 du jeu. »
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Sortir pour chasser, est donc devenu une habitude pour la plupart des joueurs. Passion, nostalgie ou simplement curiosité, toutes les raisons sont bonnes pour installer l’application. Dans la rue Jacques-Amyot, Laura et Anthony marchent, les yeux rivés sur leurs écrans. « J’étais curieuse de découvrir le jeu, je l’ai installé comme tout le monde », confie la jeune fille de 18 ans, originaire de Moissy-Cramayel.
À ses côtés, son ami Anthony, lui, a toujours été attiré par cet univers. « Je suis passionné par les Pokémon depuis l’enfance : alors jouer à Pokémon Go était vraiment une obligation pour moi », sourit-il en capturant un Pokémon. Et d’ajouter : « Le jeu est vraiment bien fait, malgré quelques beugs. »
Envies futures
Échange de Pokémons, combats entre dresseurs, mais aussi rectification des beugs. Les joueurs aimeraient déjà voir des améliorations sur le jeu tout juste sorti en France.
« Les serveurs sont souvent saturés ce qui enlève de la fluidité au jeu ! L’ultime mise à jour serait l’échange de Pokémon, comme sur console ou avec les cartes ! », explique Dimitri, 25 ans, du Mée-sur-Seine.
Il n’y a plus que Pokémon qui compte, on ne peut pas sortir sans qu’il chasse
Réuni autour d’un ‘Rattata’, un groupe de joueurs échange des astuces. Anthony, un de ses amis, rencontre quelques difficultés. « Parfois, le jeu ne s’ouvre pas, ou la carte indique des Pokémon introuvables. Ce n’est que le début, le jeu va s’améliorer », espère-t-il.
Danger ?
Pokémon Go semble ravir tous les joueurs, et ne rassemble pas uniquement les plus jeunes. Michel, 40 ans, se sent revivre grâce à ce jeu. « Je ne sortais plus du tout, le jeu m’a permis de reprendre contact avec le monde extérieur, et de m’ouvrir aux autres », sourit-il. « J’ai rencontré beaucoup de gens et je m’amuse beaucoup ! » S’il est créateur de lien social, le jeu n’a pas que des aspects positifs. Et peut s’avérer dangereux.
« On avance en regardant notre écran, sans faire attention à ce qui nous entoure. Il faut être prudent », plaide Lucas, un Melunais de 25 ans qui s’est déjà retrouvé au milieu de la route par inadvertance. De nombreux accidents ont déjà été signalés à travers le monde. Les joueurs plongent dans un monde qui oscille entre virtuel et réel.
Maurine, sa compagne, s’inquiète quant à elle de l’impact que pourrait avoir le jeu sur la sociabilité… « Il n’y a plus que Pokémon qui compte, on ne peut pas sortir sans qu’il chasse. Il fait des crises si sa batterie lâche. C’est incroyable », s’offusque-t-elle. Dans l’ensemble, la majorité des joueurs semblent conquis. Effet de la nouveauté ou véritable phénomène de société ? Tous réclament néanmoins quelques améliorations et espèrent pouvoir organiser des chasses géantes.
Pauline FLEURY