D’une pierre, deux coups : c’est la fin d’un serpent de mer bellifontain, et en même temps une belle rentrée d’argent pour la ville. Le dossier Magenta va sans doute connaître son épilogue, après l’échec du projet Picard-Coréal. Souvenez-vous, le projet avait fait beaucoup parler en 2012 : le géant du surgelé, très attaché à Fontainebleau, voulait installer son siège sur le site des halles à fourrage. Un montage rendu possible par l’achat du terrain par la société Coréal. Un projet ambitieux, trop sans doute. Car les riverains ont déposé des recours et réussi à faire annuler le permis de construire. Pas de Picard et d’emplois nouveaux à Fontainebleau, et un retour à la case départ pour la majorité municipale qui cherche à redonner vie à ses halles et au quartier plus globalement, situé juste en face du château.
Finalement, elle n’aura pas beaucoup perdu de temps. La vente de l’emprise ayant été déclarée caduque en avril dernier, c’est en juillet que le conseil municipal a pu présenter le nouveau projet. Ce seront 40 logements qui seront construits dans les anciennes halles réhabilitées, sur une surface de 2.600 m2, et pour la somme de 2,9 millions d’euros. Pas une mauvaise affaire, puisque les Domaines avaient estimé l’ensemble à 2,4 millions. La Ville a reçu deux offres, et a choisi celle qui proposait « le moins de logements ce qui permet d’éviter une densification trop importante ». C’est la société Histoire et Patrimoine Développement qui l’a donc emporté, avec en projet de créer une halle couverte en continuité des existantes pour abriter la moitié des parkings et d’aménager un parc paysager. « C’est la qualité de la prestation de cette société qui nous a convaincu, expliquait le maire Frédéric Valletoux en conseil. Les halles à fourrage seront préservées, cette entreprise est présente à Versailles et dans des villes avec des centres-villes historiques ».
« On a sauvé l’essentiel »
Les riverains étudieront à coup sûr la teneur du projet avec beaucoup d’attention. Mais le cahier des charges imposé par la ville est plutôt strict : une marge de recul pour préserver la vue depuis le boulevard Magenta, un seul accès entrant pour les voitures par le boulevard et un accès sortant par la rue de l’Arbre Sec.
Lors du conseil, Monique Fournier de l’opposition a fait savoir qu’elle aurait préféré y voir un « équipement structurant valorisant l’aspect touristique », qualifiant cette solution « d’échec du projet et de manque de vision d’avenir ».
Le maire, lui, estimait que « sur le fond, on a sauvé l’essentiel. Le montage par l’ancienne majorité était aberrant, on a réussi à s’en sortir en sauvant la halle. C’est une proposition cohérente avec la densité de ce quartier ».
Le permis devrait être déposé en octobre, avec un début de chantier prévu fin 2017. Les 40 nouvelles familles pourraient alors prendre possession de leur nouvel appartement début 2019.
Sur ce dossier, le conditionnel reste de rigueur.
Yoann VALLIER