Quantcast
Channel: actu.fr - Toute l'information nationale, régionale et locale.
Viewing all articles
Browse latest Browse all 26281

Les futurs grands architectes à l’heure bellifontaine

$
0
0

ARCHITECTES1.jpg

Devenir architecte, c’est aussi apprendre à prévoir… et à compter. « Ils pensaient qu’avec 1.000 gobelets ça suffirait. J’en ai commandé 3.000 » rigole Armelle Chatriot, l’un des professeurs d’architecture des écoles d’art américaines. Car le thème de la transparence qui a mobilisé nos jeunes architectes toute la semaine a fait naître une drôle d’idée : fabriquer un nuage géant fait de gobelets. Beaucoup de gobelets.

Depuis bientôt 100 ans, les écoles d’art prennent possession du château de Fontainebleau pour la session d’été. Des musiciens essentiellement, venus du monde entier, mais aussi vingt architectes. « La plupart viennent des universités américaines, mais on a cette année deux Russes, une Mexicaine, une Argentine, un Marocain, un Hong-Kongais et une Française », détaille leur autre professeur Anne Scheou.

Une expérience de vie

Ils ont entre 20 et 23 ans seulement, et découvrent la France, Fontainebleau, et son architecture si particulière : « ce sont des autodidactes, analyse Anne. Ils sont dans la construction et l’organisation. Alors quand on leur demande d’imaginer un spectacle vivant, c’est forcément plus compliqué. Car ils ont beaucoup d’idées,

à nous de les aider à les mettre en pratique ». Dans la Cour de la Fontaine, quatre jeunes étudiants s’échinent à tenter d’installer leur grand voile blanc entre deux arcades. Rien à faire, ça ne tient pas. Le directeur de l’école Jean-Guy Lecas vient à la rescousse, en Anglais : « si vous placez un bambou en haut de la structure, ça tiendra et ce sera très joli ». Apprendre des uns et des autres, des autres cultures et des professeurs de renom : c’est plus qu’un simple voyage pour nos jeunes talents, une vraie expérience qui leur servira toute leur vie.

C’est ce désir de transmission qui plaît tant à Jean-Guy Lecas, qui revient chaque année avec plaisir depuis douze ans : « c’est un plaisir, dit-il. Il y a une équipe sympa et je trouve rafraîchissant de voir comment la jeune génération évolue ». Les jeunes sont-ils si différents que ceux de sa génération ? « Pas si différents, analyse t-il. Le métier n’a pas tant changé, à part qu’ils sont tous dans l’idée d’installations fixes. Si on leur demande de prendre en compte le public, le vent, c’est plus compliqué. Dans les écoles d’architectes, l’être humain est de plus en plus mis de côté. Et se confronter aux accidents, c’est aussi avancer ».

Samedi, nos architectes sont allés au bout de leur projet, en offrant un spectacle étonnant mis en musique par les élèves du Conservatoire. En repartant de Fontainebleau, ils ne sont déjà plus les mêmes. Bousculés dans leurs certitudes, et enrichis des autres. C’est cela, la magie des écoles d’art.

Yoann VALLIER


Viewing all articles
Browse latest Browse all 26281

Trending Articles