Abattu par Le Raid lors d’une crise de démence, Christian D., 62 ans, avait fait toute sa carrière à La Poste, où il travaillait de nuit. Selon son voisinage de la résidence de la Closerie, à Combs-la-Ville, il avait commencé « à péter les plombs » voici environ deux ans, alors qu’il était à la retraite.
« De confession catholique, il voyait le diable partout et aspergeait les gens d’eau bénite, indique une habitante. Avant, il ne posait pas de souci particulier et n’avait jamais de retard de loyer. Mais l’an dernier, il se promenait avec un couteau et menaçait tout le monde ».
« Cet homme mettait des mots en latin dans les boîtes aux lettres mais il ne paraissait pas dangereux », ajoute un voisin situé sur le même palier que lui, au second étage du bâtiment C.
« Il a tenté de me poignarder »
René, un autre résident, évoque pour sa part l’agression dont il a été victime : « Au mois d’octobre, alors que j’étais avec ma petite-fille, il a tenté de me poignarder à la sortie de l’ascenseur en me traitant de pédophile. Je me suis défendu en le gazant. »
Cet incident, qui avait abouti à des mains courantes puis à une plainte, avait valu plusieurs mois d’internement au forcené.
Une semaine avant le drame, le sexagénaire était apparu nu dans la résidence et avait proféré des insultes. Le syndic avait été alerté.
Le vendredi 29 juillet, de 18 heures à 22 heures, c’est l’unité d’élite de la police, prévenue par les pompiers, qui a dû cette fois intervenir. Christian D. avait mis la musique à fond et avait fabriqué un cocktail Molotov avec une bouteille et de l’essence, menaçant de s’en prendre à tout le monde. Il a laissé derrière lui un mot surprenant : « J’ai retrouvé mes pleins pouvoirs. Dans une heure, tout sera fini pour vous ».
A.G.B.