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Une moisson catastrophique

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La France est le 4e exportateur mondial en agriculture, mais cette année son classement risque d’être revu a la baisse.

Coopérative

À cheval entre la Seine-et-Marne et le Loiret, la Coopérative Agricole de Puiseaux fait le bilan des récoltes difficiles. Guillaume Lefort, Président de la Commission Vie de l’Entreprise et agriculteur installé depuis 5 ans sur une exploitation de 250 hectares à Arville, explique les raisons de cette moisson catastrophique : « Cette année est assez atypique. On a une moyenne de rendement jamais vu de mémoire d’agriculteur vivant. » Il constate que « ces baisses sont incroyables. J’ai terminé de récolter mes blés hier, je suis sur une baisse de 60 % du potentiel de rendement ».

Les blés durs, qui servent à faire les pâtes essentiellement, sont encore plus touchés. « Des parcelles entières sont détruites car le rendement étant trop faible, il ne rembourse même pas le prix du passage de la moissonneuse-batteuse ». Au niveau de l’orge ce sont des baisses de 25-30 % par rapport à l’année précédente, mais avec une qualité qui se tient. « Au niveau des orges de printemps on va être aussi sur une baisse autour de 20 % »

Les causes

Ces récoltes catastrophiques ne sont pas dues au hasard, une accumulation de facteurs météorologiques est la cause principale de ce fléau. « L’absence d’hiver, ne permet pas une restructuration des sols, y a joué beaucoup. Un hiver froid et sec, c’est mieux qu’un hiver doux et pluvieux ». confie guillaume. De plus, cette douceur a favorisé les attaques de pucerons à l’automne. « On traite de moins en moins à l’insecticide à l’automne, ça a eu une conséquence importante également » poursuit-il.

Puis enfin l’épisode du mois de mai avec les fortes pluies qui ont créé les inondations dans une grande partie du département. Hormis les inondations directes, et la perte totale de certaines cultures, l’excès d’eau pendant la période de fleuraison a eu un impact très important. « L’eau a « lavé les fleurs » et a empêché la fécondité du blé. Sur un épi, on retrouve seulement un tiers de graines ». Pour clôturer le tout, avec la présence de l’humidité et de la douceur, à favoriser la présence des maladies. « Les grains de blé sont plus petits et ne rentrent plus dans les normes légales. Ce sont des grains fusariés. Je dois perdre 6 à 7 % de grains de chacune de mes bennes. C’est une perte considérable ». déplore Guillaume. Le manque d’ensoleillement a joué son rôle dans la partie.

Les conséquences

Cette mauvaise moisson est souvent comparée à celle de 1976. Cette année avait connu une très forte sécheresse ayant impacté de nombreuses récoltes françaises.
Le rendement quasi-nul, sachant que les techniques d’exploitations n’étaient pas les même qu’aujourd’hui.
Cependant, durant cette crise, les prix s’étaient maintenus à de bons niveaux, et les agriculteurs malgré leur faible récolte s’y retrouvaient tant bien que mal. Mais aujourd’hui, cette moisson difficile s’allie avec des taux très bas, une difficulté de plus pour cette année. Même si des assurances existent, seulement 15 % des agriculteurs sont assurés car la franchise est basée à 25 %.
C’est-à-dire, que même assuré, il y a une perte d’un quart de la récolte.

Beaucoup d’agriculteurs, vont être en difficulté, ce qui va impacter fortement la force agricole française et faire chuter la France dans le classement des grands exportateurs.

Aurélien ROUSSELET


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