« Un drive avec des embouteillages aux heures de pointe ». C’est ainsi que le président du tribunal correctionnel, Philippe Combettes, a qualifié le trafic de résine cannabis qui sévissait depuis 2014 dans le petit village d’Egligny, près de Donnemarie-Dontilly.
Kilos de cannabis
Chez Thomas, 20 ans, jugé en comparution immédiate jeudi 14 avril, les gendarmes de la compagnie de Provins ont trouvé 3 kilos de drogue, 9 115 €, une balance de précision, une planche à découper, etc. Les clients venaient se fournir devant so n petit pavillon champêtre, en voiture. Les mois d’enquête de la brigade de recherches, initiée après un renseignement anonyme, ont permis d’identifier 70 contacts téléphoniques. Le prévenu, vivant chez ses parents, se fournissait dans le Val-d’Oise. Il effectuait environ 80 transactions mensuelles (en revendant le gramme entre 5 et 6 €) et avait réussi à placer 15 321 € sur son livret A. Mais les débats ont fait apparaître qu’il avait une dette de 15 000 € auprès de son fournisseur.
Issu d’une famille bien insérée socialement, le dealeur est titulaire d’un bac pro et d’un diplôme de coach sportif. Face aux enquêteurs, il a reconnu « avoir choisi un mauvais parcours pour l’appât du gain », dans le but de financer ses études de sport. Devant les juges, il a ajouté : « J’étais dans un engrenage et je suis parti dans de grandes quantités. Je voyais que ça rapportait. L’argent appelle l’argent. J’avais envie de trouver mon autonomie. La seule chose que j’ai en tête, c’est de me remettre dans le droit chemin ».
Prison ferme
Le procureur, Philippe Camard, qui avait requis de la prison ferme, a estimé que « ce trafic est exceptionnel par la localisation, dans un village de 300 habitants, et par la personnalité du prévenu qui n’est pas un consommateur ».
Thomas a été condamné à 18 mois de prison dont 12 avec sursis et mise à l’épreuve durant deux ans, avec obligation de travail ou de formation. Il effectuera sa peine en semi-liberté, à la prison de Melun.
Quatre aux mis en cause dans ce trafic seront jugés en comparution sur reconnaissance préalable de culpabilité au mois de septembre.
A.G.B.
