« Un mécanisme d’escroquerie bien huilé », c’est l’analyse de Me Alexis Ngounou, l’avocat de 22 parties civiles, dont la plupart résident à Sénart.
Le gérant de l’ex-société In Terre Immobilier est accusé de s’être fait passer pour un agent immobilier mandaté pour l’EPA (Établissement Public d’Aménagement), entre 2008 et 2011, alors que celui-ci n’avait pas reçu l’autorisation préfectorale pour exercer. En tout, quarante-sept propriétaires avaient alors déboursé 10 000 euros chacun pour la réservation de leur terrain. Une somme qu’ils n’ont jamais revue. « Tous les terrains vendus par l’EPA passaient par cette société, avec la complicité d’une salariée, aujourd’hui à la retraite », explique Me Alexis Ngounou.
L’accusé se serait ensuite arrangé pour que sa société fasse l’objet d’une liquidation judiciaire et aurait commis le délit de banqueroute en tenant une comptabilité incomplète.
« Ses entrées à l’EPA »
Une fraude présumée que les futurs acquéreurs n’ont pas vu venir ! « J’envisageais d’acheter un terrain à Lieusaint, raconte l’un des plaignants. J’ai été attiré par une annonce dans un magazine immobilier. J’ai rencontré le constructeur qui m’a dirigé vers le gérant de la société In Terre Immobilier. Il m’a paru être quelqu’un de confiance. Il disait qu’il avait ses entrées à l’EPA. Il m’a fait signer un document antidaté stipulant que nous l’avions mandaté pour effectuer une recherche de terrain. J’ai déboursé 10 000 euros pour ça ! »
L’EPA a également porté plainte dès la révélation qu’un faux agent immobilier se faisait passer pour un salarié de l’établissement.
« La supercherie a été découverte à mon arrivée, en 2010, se souvient Bruno Depresle, l’actuel directeur de l’EPA. Nous attendons de ce procès la mise à jour de la vérité. »
Malgré nos tentatives, nous ne sommes pas parvenus à joindre le gérant de In Terre Immobilier qui est présumé innocent jusqu’au jugement.