Un hommage unanime et le souvenir d’un homme généreux, qui aimait profondément sa ville. Les Avonnais ont appris avec tristesse le décès de l’ancien maire (de 1971 à 1995) puis maire honoraire (en 1996) Pierre Pic, à l’âge de 90 ans. C’est à Angers qu’il a été inhumé auprès de sa famille. Son successeur en 1995 Jean-Pierre Le Poulain, se souvient : « j’ai hérité d’une ville équipée. Il a créé la Maison dans la Vallée et le gymnase, et a fait trois très bons mandats. Il aimait sa ville, comme c’était le cas de toute la lignée de maires avant lui, comme Léon Béra qui a beaucoup fait pour le social ».
Parmi ses réalisations, la Maison dans la Vallée reste la plus emblématique. « On m’a raconté quelles oppositions il a dû affronter pour mener à bien ce projet, et à quel point on l’a décrié pour cela. Mais sa vision était la bonne. Avon n’a pas de cœur de ville, la Maison dans la Vallée en tient lieu. C’est là que les Avonnais s’y retrouvent. Il faudrait presque en construire une de plus pour répondre à toutes les sollicitations ! », nous dit le maire Marie-Charlotte Nouhaud.
Un « gestionnaire rigoureux »
L’ayant rencontré à plusieurs reprises lorsqu’elle était conseillère municipale, Mme Nouhaud confie avoir été marqué par cet homme « très simple et très humble, formant un couple uni avec son épouse. Il a été un gestionnaire rigoureux, et n’a pas engagé la Ville dans des dépenses fastueuses que nous pourrions, vingt ans après, continuer à payer. Jean-Pierre Le Poulain a conservé cette ligne de conduite, et je m’applique à faire de même. Aujourd’hui, alors que les moyens financiers nous sont chaque année réduits, je mesure combien leur prudence constitue un atout pour notre ville ».
C’est en 1954 qu’il installe son cabinet comptable à Avon, et siège au conseil municipal dès 1965. « Nous avons atteint les objectifs que nous nous étions fixés. Certes, il y a toujours des obstacles à contourner, des personnes insatisfaites mais lorsque je regarde derrière moi, je suis fier de ce que j’ai fait », disait-il au magazine municipal il y a quelques années. Avant son premier mandat, la ville ne disposait en effet d’aucune infrastructure. Sur le plan social, il a aidé les associations, particulièrement celles sportives et culturelles.
Sur la fin de sa vie, Pierre Pic a fait le douloureux choix de quitter Avon pour Angers. Mais les kilomètres ne suffiront pas à effacer le souvenir qu’il a laissé dans « sa » ville. Une ville aujourd’hui en deuil.
Yoann VALLIER
Ce qu’Avon lui doit
Outre la Maison dans la Vallée, il a créé la bibliothèque, deux écoles maternelles, une primaire, cinq restaurants scolaires, le gymnase de la Vallée, la cité technique, le centre social Léon Béra, le service de repas à domicile, le foyer Jean Fontenelle, la crèche familiale ou bien la zone d’activités de Valvins.