Maintenir une activité cinématographique dans la ville avec une programmation comparable aux grandes salles. Tel est le souhait de la majorité qui proposait, jeudi soir dernier, lors du conseil municipal, de voter une délibération sur la reprise en régie directe des « Variétés ».
« Nous n’avons pas trouvé d’exploitant qui puisse poursuivre l’activité à un prix acceptable, explique Kadir Mebarek, adjoint au maire, en charge des finances. Si on prend en compte le salaire des trois employés, le coût de la programmation et les frais annexes, le cinéma génère un déficit de 90 000 euros à 100 000 euros, par an. Nous n’avons pas obtenu de meilleurs tarifs avec une société privée. »
Un passage en régie directe permet, en outre, de s’harmoniser avec les modes de gestion sur les trois établissements de la future agglomération, à savoir Vaux-le-Pénil et Saint-Fargeau-Ponthierry, également en gestion municipale. « Cela permettra aux trois entités de travailler ensemble », s’enthousiasme le maire, Gérard Millet (LR).
Une fausse bonne idée ?
Mais, pour l’opposition, la reprise du cinéma en régie directe, c’est La fausse bonne idée. « Une mauvaise nouvelle peut en cacher une autre », twitte Thomas Guyard (PCF). « Depuis 10 ans, le nombre de cinémas en régie directe baisse chaque année, constate Claude Bourquard (EELV). Ce n’est pas une solution pour maintenir le cinéma sur le long terme. Ce n’est vraiment pas à une puissance publique de gérer un média. Il s’agit d’un bien commun. ce n’est pas aux citoyens de le gérer. »
Et Bénédicte Monville de Cecco (EELV) d’ajouter :
« Il faut proposer une offre de cinéma alternative, en intégrant les associations dans la gestion. »
Un avis que ne partage pas la majorité. « L’ADCI qui assurait la gestion de cette activité cinématographique a fait savoir qu’elle cessait son activité le 30 septembre, précise le maire. Il fallait trouver une solution applicable tout de suite. Si nous ne le faisions pas, le cinéma aurait dû fermer plusieurs mois. Au risque de voir la clientèle prendre ses habitudes au Carré Sénart ou à la Cartonnerie. »
« Totale liberté » ?
Et puis, pour la municipalité, c’est également l’occasion de s’approprier les lieux. Organiser d’avantage de manifestations avec les scolaires, développer une dimension « art et essai » : la Ville veut « satisfaire tous les publics ». Afin de continuer à proposer des films diversifiés, un partenariat avec un programmateur professionnel est prévu. « La régie directe nous permet une totale liberté d’utilisation, analyse Kadir Mébarek. On peut imaginer tout un tas d’usages. » Mais, d’après Thierry Brisson (PS), la Ville peinera à attirer les cinéphiles tant que « les Variétés » ne sera pas déplacé. « Le cinéma n’est pas bien placé », pointe le conseiller municipal de l’opposition. Alors quid de son installation en centre-ville ?
Réponse de l’adjoint aux finances :
« Le déplacement ne se fait pas en 24 mois. »
En attendant, les projections devraient reprendre à partir du 2 novembre, le temps d’effectuer certains travaux, dont la rénovation du chauffage. Le prix du ticket restera inchangé.