Il a brillé individuellement, mais a cette fois-ci excellé avec la tunique de l’équipe représentant la France sur les épaules. Geoffrey Brochet (1,76 m, 73 kg), qui avait battu le record de France de sa catégorie en avril (2 h à 16 kg), est devenu champion du monde de kettlebell marathon, à Minsk (Biélorussie), le 12 septembre. Pour ce faire, cet habitant de Chenoise a soulevé un poids de 24 kg durant 30 minutes. Résultat : 565 jerks (l’équivalent du jeté en haltérophilie) et une breloque d’or autour du cou.
Lufthansa et changement de catégorie
L’aventure aurait pourtant pu s’arrêter dès l’aéroport. Geoffrey Brochet raconte :
« On a failli ne pas partir car il y avait une grève de la Lufthansa. Nous sommes quand même partis le mercredi (9 septembre) mais avec un avion de substitution. »
Direction la capitale biélorusse, ancien bastion soviétique, où la ville a depuis pris un visage nettement plus européen. L’accueil est chaleureux, la centaine d’athlètes fait connaissance. En tout, treize pays sont représentés : la France, la Biélorussie, la Russie, l’Irlande, la Pologne, les Etats-Unis, l’Australie, la Slovénie, le Danemark, le Kazakhstan, l’Espagne, l’Ukraine et la Finlande.
Un deuxième contretemps intervient la veille. Geoffrey Brochet, qui était parti pour faire 1 h à 24 kg, est seul dans sa catégorie. « J’ai décidé de changer de catégorie », et donc de postuler pour soulever le même poids mais pendant 30 minutes. Quitte à mettre en péril sa préparation minutieuse. « Sur 1 h c’est un travail de résistance, mais c’est une autre gestion de l’effort sur 30 minutes », où le mental prend petit à petit le dessus sur le physique.
Neuf Français, autant de médailles
Le samedi, jour de son passage, Geoffrey Brochet arbore fièrement son maillot, financé par la mairie de Chenoise. Face aux Biélorusses, Russes et Polonais, il compte jusqu’à 20 répétitions de retard au bout de 20 minutes mais refait son retard dans la dernière ligne droite, encouragé par les huit autres membres de la délégation française. « Je suis allé puiser dans mes ressources », témoigne-t-il. Ses courbatures à l’épaule et à la cuisse le prouvent d’ailleurs, deux jours après, de l’effort consenti.
« Le record de France (2.388 poussées de 16 kg en une heure) était reconnu mais j’étais seul. Là nous étions neuf Français donc je considère que c’est un véritable travail d’équipe. »
Il n’est d’ailleurs pas le seul à pouvoir savourer son séjour biélorusse puisque chaque Tricolore a ramené une médaille (7 en or, 2 en bronze). Des résultats réjouissants dans la perspective de l’affiliation à la Fédération de force athlétique.
Travail d’équipe
Ceci pourrait alors permettre au Seine-et-Marnais de financer ses déplacements sportifs. Il a par exemple dû déposer cinq jours de congés pour se rendre à Minsk, en plus d’avoir engagé ses deniers personnels. Mais loin de ses considérations économiques il savoure :
« J’ai du mal à réaliser. C’est la reconnaissance et le fruit d’un long travail à la fois personnel, avec mon entraineur Stéphane Dauvergne et avec l’équipe. »
Rendez-vous désormais au Danemark, en 2016, pour les prochains championnats du monde.
Thomas BARON @Th_Baron