De retour sur Fontainebleau et déjà derrière les fourneaux, Grégory Quéré n’est pas du genre à crier sa victoire sur tous les toits. Fidèle au poste, discret, il est pourtant là, au 1e étage dans le laboratoire de la Maison Cassel, rue Grande, où il continue ses créations, de véritables petites merveilles sucrées que l’on savoure déjà du regard ! A 29 ans, il est pourtant devenu, mardi 28 juillet lors de la grande finale de l’émission « Qui sera le prochain grand pâtissier » diffusée sur France 2, le grand gagnant de cette saison 3. Il succède à Audrey Gelletref et à Ophélie Bares et a remporté un tour du monde des plus grandes maisons de la pâtisserie et l’édition de son livre de recettes. Une victoire, contre toute attente, où le candidat avoue, après « un départ catastrophique », s’être « révélé vers la fin, grâce à cette épreuve en trompe l’œil » où il avait présenté « A la bonne franquette » : une cocotte encore fumante. Déluge de compliments, les 4 juges du concours étaient tombés sous le charme et les spectateurs devenaient fans. Pour France 2, les choses sérieuses pouvaient commencer. Cet ultime épisode est un carton d’audience avec plus de 2,1 millions de personnes qui ont retenu leur souffle et croisé les doigts pour notre pâtissier bellifontain !
« La méga bombe qui tue »
Grégory nous avait prévenus : « C’est la grande finale, cette fois-ci, beaucoup d’émotions, je vous le garantis ! ». Dès la 1ere épreuve, les trois finalistes, Tristan, Nina et Grégory, ont dû se mesurer à un monstre sacré, le père de la pâtisserie moderne, Gaston Lenôtre, en revisitant l’un de ses plus grands classiques : la « Feuille d’automne ». Greg présente « Velours d’automne », sa version sublimée. Les réactions sont immédiates et unanimes. « Je suis totalement fan, c’est de la méga bombe qui tue sa maman ! » lâchera même l’un des juges, Christophe Michalak. Ce à quoi Pierre Adam, autre juge du concours, ajoute « On n’aurait pas à rougir devant Gaston Lenôtre pour lui présenter un gâteau comme ça ! ». Alors, « Greg, futur grand pâtissier ? » questionne Virginie Guilhaume, l’animatrice. Pour Guy Krenzer, directeur de la création chez Lenôtre, il n’y a aucun doute à avoir, « il est déjà grand ».
La messe est dite ! Dès le lendemain, le fameux dessert a été présenté, par le vainqueur en personne, dans la célèbre boutique Lenôtre, rue Victor-Hugo Paris 16e. Il y est depuis proposé en exclusivité jusqu’au 23 août. Sur les réseaux, 24 heures à peine après sa mise en vente, la célèbre maison annonçait déjà la rupture. Succès total !
« Il faut envoyer du steak ! »
La finale s’est achevée sur un face-à-face très serré entre Tristan et Grégory. Une dernière épreuve qui les a conduits jusque dans les salons de l’Elysée à l’occasion de la 2e Journée nationale de la Pâtisserie. « Là, il faut envoyer du steak ! », explique Gregory à l’écran qui a 5 heures pour préparer un « buffet prestige » (NDLR : la phrase est depuis devenue culte). L’excellence de la pâtisserie française, 60 des plus grands chefs étoilés, champions du monde et meilleurs artisans de France étaient là pour les juger. Greg totalise 59,5 points. Il est devenu, ce soir-là, le grand pâtissier 2015 ! Un résultat qu’il a accueilli avec « soulagement et surprise » à travers une compétition vécue comme « un challenge personnel ».
Garder le secret
C’est sûrement l’épreuve qui a été la plus difficile pour Grégory, nous confiait-il après sa victoire. « Le 16 avril, c’est la fin du tournage. Dès la sortie de l’Elysée, rien ne doit transparaître, il faut rentrer chez soi, continuer normalement son travail alors que tous vos collègues vous attendent et sont au courant de votre participation au concours. Il faut alors faire semblant de ne pas être au courant des résultats… Avec la famille, c’est encore plus dur ». Jusqu’à la diffusion du dernier épisode, il tiendra le coup. « Dès l’annonce du résultat, un énorme soulagement pour moi ! ».
Désormais, toutes les portes lui sont ouvertes. C’est maintenant que tout se joue pour lui ! « Je continuerai mon travail et resterai moi-même en étant toujours passionné par ce que je fais », assure-t-il, même si, à présent, il se verrait bien tenter un autre concours, celui de Meilleur ouvrier de France. Que le meilleur gagne !
Son livre : déjà toute une histoire…
Pour cette saison 3 « la production voulait sortir le livre dès le lendemain de la diffusion de la finale », explique Gregory. Le travail a donc commencé tout de suite après le résultat lorsque Grégory retournait travailler comme si rien ne s’était passé. Tenu au secret par contrat jusqu’à la diffusion du résultat, il ne devait rien dire. « Un mois intense pendant lequel j’ai peaufiné mes recettes les heures où je ne travaillais pas tout en faisant très attention à ce que personne ne le découvre. C’était vraiment pas facile ». Pour corser le tout, deux shooting photos ont eu lieu dans le laboratoire chez Cassel. « On a fait ça le plus discrètement possible »