Impossible de trouver un taxi aux abords de Melun jeudi. Un homme cherche un taxi en sortant de la gare, mais il va devoir passer son chemin. A l’instar de toute la France, la vingtaine de taxis melunais était en grève ce jeudi contre le système UberPOP et les voitures de transport avec chauffeur (VTC).
Selon Zied Marzouk, vice-président de la fédération des artisans-taxis de Seine-et-Marne il y a une divergence entre problématiques parisiennes et problématiques de banlieues : « Depuis longtemps on est confronté à des chauffeurs clandestins, et encore plus maintenant avec UberPOP », commence-t-il.
« Je travaille plus de 12 h par jour, six jours sur sept pour m’en sortir parce qu’on est étouffé par les charges »
L’application propose de mettre en relation des chauffeurs non professionnels avec des clients qui se trouvent à proximité. Officiellement, elle est interdite depuis janvier 2015 selon la loi Thévenoud. Mais UberPOP est toujours effectif. « C’est du travail dissimulé. Ceux qui utilisent l’application ne payent pas de charges ! », déplore Zied Marzouk.
« Je travaille plus de 12 h par jour, six jours sur sept pour m’en sortir parce qu’on est étouffé par les charges », rajoute le vice-président de la fédération des artisans de Seine-et-Marne. La TVA du transport est passé de 5,5 %, à 7 % et enfin 10 % maintenant. L’expansion du nombre de nouveaux conducteurs cause une concurrence malsaine selon les chauffeurs de taxi. « Je travaillais depuis 14 ans avec l’entreprise pétrolière Schlumberger. Ils m’ont demandé une remise de 20 % sur les contrats. Mais mes charges n’ont pas baissé depuis toutes ces années. Je ne pouvais pas m’aligner », s’inquiète le chauffeur de taxi. Un contrat qu’il a perdu au détriment de chauffeurs VTC.
« C’est vrai qu’à une époque il arrivait à des chauffeurs de faire des détours pour faire gonfler la note»
« On ne peut pas comparer le service qu’on propose et le travail des clandestins qui est comme de la vente à la sauvette ! », s’insurge un autre chauffeur de taxis melunais.
La profession n’affiche pas une image positive. « C’est vrai qu’à une époque il arrivait à des chauffeurs de faire des détours pour faire gonfler la note. Mais c’est révolu et impossible de faire ça à l’heure actuelle », argue un conducteur. Sûrement le genre d’action qui a nui au métier. Les débordements qui ont eu lieu lors de la grève parisienne ne vont sûrement pas améliorer leur cote de popularité. En attendant, les chauffeurs espèrent une évolution de leur situation notamment à travers l’application de la loi Thévenoud qui interdit le système UberPOP.
Alexis KUNZ