Un an après la relaxe du célèbre entraîneur de natation Philippe Lucas, la cour d’appel de Paris vient finalement de le condamner à 2 500 € d’amende. Il était poursuivi pour « vol et recel d’abus de confiance » au préjudice du Cercle des nageurs de Melun Val de Seine, en 2006, à l’époque où il entraînait la championne Laure Manaudou.
Deux chèques litigieux de 20 000 € et 5 000 € lui avaient été adressés. Philippe Lucas a toujours nié, expliquant qu’il avait touché des primes pour ses bons résultats aux JO.
« Il s’agit de montants tout petits par rapport à l’ampleur des performances, avait plaidé à l’époque son avocat, Me Frédéric Picard. Si un entraîneur de football avait eu ces résultats, il aurait gagné beaucoup plus ».
Trésorière
La trésorière de club, nonagénaire, a pour sa part écopé de 2 500 € avec sursis, alors qu’elle aussi avait été relaxée l’an dernier.
« Malgré son grand âge, ils ont considéré que ma cliente était en pleine possession de ses moyens à l’époque des faits, regrette son avocat, Me Antoine Renet.
J’ai plaidé que l’infraction n’était pas constituée et que les comptes de l’association étaient approuvés chaque année. L’avocat de Philippe Lucas s’est appuyé sur cette même ligne de défense ».
Lors de l’audience correctionnelle à Melun, le parquet avait dénoncé « une association gérée de façon folklorique, familiale et très approximative ».
En tout cas, les prévenus n’auront pas de dommages et intérêts à verser au Cercle des nageurs. « Alors que Philippe Lucas était présent, les plaignants, qui n’étaient pas représentés par un avocat, ne se sont même pas déplacés, ce qui a passablement énervé le parquet général », précise Me Antoine Renet.
Rappelons la mise en examen de Philippe Lucas date de 2008, après la plainte contre X effectué par le club melunais. C’est donc un long feuilleton judiciaire qui prend définitivement fin.
Agnès GAUDICHON-BRAÏK