L’objectif est clair et assumé : faire progresser à très court terme le nombre d’habitants de l’agglomération bellifontaine. Lundi lors du conseil municipal, les élus votaient le projet de Plan Local de l’Habitat, document qui définit les objectifs en terme de logements pour les six prochaines années. Et les chiffres sont parlants : en 2020, Fontainebleau devrait s’approcher des 18.000 habitants, avec pas moins de 800 nouveaux logements construits, dont 157 logements sociaux (voir infographie).
On le sait, Fontainebleau a des réserves foncières avec les anciennes casernes (Chataux, Bréau) et la majorité veut faire du Bréau un vrai nouveau quartier, quand Avon, avec ses 200 nouveaux logements, reste dans une progression plus contenue. Lors du conseil, ces choix ont fait forcément parler : « Ce sont des orientations bas de gamme et bétonnières, tempêtait Monique Fournier. C’est très sérieux et très grave. On se dirige vers 2.250 habitants de plus, et ce programme a toutes les caractéristiques d’une »banlieusardisation« . L’avenir de Fontainebleau, c’est le béton ». Son collègue Cédric Thoma insistait lui sur le problème des logements vacants : « Fontainebleau, avec 15,4 % de logements vacants est 2e au niveau national. Et cela ne va pas s’arranger car votre PLH ne prévoit de rénover que 11 logements vacants par an. A ce rythme, on y sera encore dans 200 ans. Il faut remettre prioritairement sur le marché les logements vacant avant d’en faire de nouveaux, inverser les priorités. On peut les rénover en bénéficiant de plusieurs systèmes d’aide ».
Logements vacants : une part « modeste »
Le maire défendait ses orientations en répondait que « globalement, il n’y aura pas de rupture des déséquilibres avec 22 % de logements sociaux. Il faut sortir du discours de la peur et du catastrophisme. Vous m’avez assez critiqué parce que la population de Fontainebleau baisse en disant qu’on ne faisait rien. Passer à 18.000 habitants devient une catastrophe à vous entendre ! On a besoin d’accroître la population de Fontainebleau. Savez-vous le nombre de places vides dans les écoles de la ville ? ».
On l’a compris : le choix est clairement de miser sur le quartier du Bréau pour bâtir un nouveau quartier avec des logements neufs. Le problème des logements vacants, lui, reste bien plus délicat à gérer. « Le premier objectif est de réduire le nombre de logements vacants, se défendait le maire, mais on le fait au regard des moyens financiers dont nous disposions. C’est facile de dire que l’on va se substituer aux propriétaires fonciers, mais je ne vois pas comment vous feriez. On va mettre en place une action cœrcitive et incitative ; 15 logements par an, cela peut paraître modeste, mais si on y arrive, cela peut avoir un effet domino comme pour les rénovations de façade ».
Après avoir été voté par les différents conseils de la communauté de communes, le projet repassera au conseil communautaire avant d’être validé par le préfet puis par le Comité régional de l’habitant. Ce sera sans doute avant le 1er janvier 2016. L’avenir de l’agglomération, c’est déjà demain.
Yoann VALLIER