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L’Amap, le manger local solidaire et durable

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Paul THierry (d) en pleine cueilette de radis sur sa parcelle de Chevrainvilliers.
Paul THierry (d) en pleine cueilette de radis sur sa parcelle de Chevrainvilliers.

Maraîcher bio à Châtenoy et Chevrainvilliers, Paul Thierry est partenaire de sept Amap (Association pour le maintien d’une agriculture paysanne) à Cesson, Châtenoy, La Genevraye, Veneux-les-Sablons mais aussi à Paris 13e, Nation et Alfortville. Après plusieurs années d’activité, son exploitation est désormais bien installée, même s’il n’est pas toujours évident de faire changer les habitudes des consommateurs.

La République de Seine-et-Marne : Rappelez-nous le principe d’une Amap

Paul Thierry : L’Amap, c’est le manger local solidaire et durable. Une vente directe regroupant des consommateurs qui s’engagent auprès d’un producteur pour avoir des légumes et fruits issus de l’agriculture biologique. On s’abonne à des paniers hebdomadaires préalablement payés qui contiendront des produits de saison tout en étant solidaire du maraîcher en assumant avec lui les aléas climatiques sur la production.

D’une manière générale, comment se porte le système des Amap en Seine-et-Marne ?

Plutôt bien, même si l’on peut dénoter pas mal de turnover chez les consommateurs. Certains peuvent trouver la manière de fonctionner un peu contraignante. Par exemple, se libérer du temps pour se déplacer une fois par semaine lors d’une fenêtre horaire précise, même pendant les vacances, n’est pas toujours évident. Il ne s’agit pas de commandes à proprement parler, cela demande de casser un peu les habitudes de consommation où l’on choisit ce que l’on veut, quand on veut… On vit au rythme des saisons. Si la récolte n’a pas été bonne en raison du gel ou de très fortes pluies, le maraîcher ne va pas pouvoir faire de miracle, et c’est à ce moment-là que l’aspect solidaire de l’Amap entre en jeu entre les consommateurs et le maraîcher. Quelques-uns partent pour ces différentes raisons, mais heureusement, c’est assez minime.

Peut-on bien vivre de son travail en tant que maraîcher bio ?

Cela peut être difficile au début, mais une fois bien installé, on arrive à en vivre. Cela demande de travailler plus d’une soixantaine d’heures dans la semaine, mais c’est une passion. Comme mon activité ne marche pas trop mal, je ne me plains pas. J’arrive à me verser un salaire de 2 000 € par mois et j’emploie trois personnes. Je commence peu à peu à mieux maîtriser la technique, et c’est ma production qui en retire les bénéfices. La difficulté, c’est de trouver un équilibre qui consisterait à fournir suffisamment en faisant face à mes charges d’emprunts et de salaires, tout en faisant que ma production suive, histoire de réussir à remplir comme il le faut le contenu des paniers. Sur les 180 000 € de chiffre d’affaires que je dois boucler pour ne pas être dans le rouge financièrement, la moitié va servir à payer mes charges.

Qu’auriez-vous à dire aux consommateurs qui hésiteraient à s’engager dans une Amap ?

Je pense par exemple que la contrainte de ne pas choisir ses légumes n’en est pas vraiment une. C’est plutôt un atout parce qu’au final, il n’y a plus besoin de se creuser la tête pour faire un menu le soir, au dîner : c’est le panier, avec des fruits et des légumes de saison, qui le fera à votre place ! Ensuite, les produits que l’on trouve dans les Amap sont extra-frais, de qualité supérieure à ce que l’on peut trouver sur le marché. Et puis, c’est un système qui participe à maintenir concrètement l’agriculture locale, avec une relation privilégiée établie entre le consommateur et le producteur.

Renseignements : Paul Thierry – BIOLAB Maraîchage, 10 rue de la Mairie, 77167 CHÂTENOY – 06 81 06 80 31


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