L’opération d’évacuation des déchets toxiques a été lancée mardi 19 mai. Dans l’après-midi, 22 tonnes de déchets toxiques ont été évacuées du hangar agricole situé à Vaudoy-en-Brie. Cette opération d’évacuation fait suite à la découverte en décembre dernier de 2000 à 3.000 tonnes stockées illégalement par la société SIADIS dans un hangar agricole, à 700 mètres du premier hameau d’habitation, le long de la D209. Le premier camion transportant la première partie de ces déchets dangereux comportait des peintures, colles, vernis en tout genre. Il a pris la direction d’un centre de traitement adéquat situé à Hersin-Coupigny, dans le Pas-de-Calais. Jean-Luc Marx, le préfet de Seine-et-Marne a supervisé ce premier convoi d’une longue série.
Diversité des déchets
Interdiction de pénétrer à l’intérieur du hangar pour des raisons de sécurité, sauf pour le préfet de Seine-et-Marne. Muni d’un équipement de protection obligatoire, il a pu rentrer dans le hangar agricole où sont stockées au moins 3.000 tonnes de déchets toxiques. « Ces mesures de sécurité sont en proportion avec la dangerosité potentielle de ce qui est entreposé là, à savoir des centaines de tonnes de déchets extrêmement divers comme des déchets chimiques, des écrans, des ordinateurs, des déchets médicaux ou encore de la peinture », explique Jean-Luc Marx. « Un chantier particulièrement lourd et exigeant » selon le préfet, dont la mise en sécurité du site et l’élimination des déchets sont gérées par une filiale de Suez Environnement, après avoir été choisi par l’ADEME (Agence de l’Environnement et de la Maîtrise de l’Energie). L’opération devrait durer jusqu’à la fin du mois de juin.
Renforcement des contrôles
Après la découverte de ces quelques milliers de tonnes de déchets stockés illégalement par la société SIADIS, le préfet dénonce « un comportement condamnable de ceux qui ont géré ce trafic et ont préféré se débarrasser des déchets plutôt que d’en financer le recyclage ou l’élimination dans des conditions normales ». Il a donc annoncé un renforcement des contrôles de l’ensemble des installations classés par la protection de l’environnement. Aussi, il prévoit un contrôle plus précis des casses automobiles et des entrepots de stockage de matériels électriques et électroniques.
Coût de l’opération
Après avoir estimé les coûts engagés par l’Etat à « des centaines de milliers d’euros », le préfet indique qu’il a fait « consigner 4,5 millions d’euros à la charge de la société SADIS », qui a entreposé illégalement des déchets dangereux dans un hangar agricole. La consignation de cette somme ajoutée à la saisine de la justice en décembre dernier lors de la découverte du dépôt sauvage est selon le représentant de l’Etat : « une garantie de l’action publique ». Du côté de la justice, une information judiciaire a été ouverte au parquet de Senlis, dans l’Oise.
Emilie OLIVEIRA