La Rep : Faut-il craindre la disparition de cet événement à moyen terme ?
Yves Jego : Compte tenu de la baisse drastique des crédits de l’État, beaucoup de villes en France ont supprimé leur festival dès cette année. C’est ainsi que, dans notre département, le festival Muzik’elles de Meaux a été annulé faute de moyens. Si cette année nous avons pu maintenir le 19e Montereau Confluences, compte tenu des annonces de nouvelles baisses de dotations (moins 450.000 euros supplémentaires pour Montereau sur le budget 2015) je ne suis pas sûr que cet effort de la ville en faveur de la musique vivante puisse être pérennisé dans les mêmes conditions pour l’avenir. Le vote du budget 2016 en décembre prochain sera l’occasion de faire le point sur cette question.
La Rep : Quel est le coût d’une telle manifestation ?
Yves Jego : Il tourne autour du million d’euros notamment parce que nous tenons à la fois à maintenir la qualité des prestations et à pratiquer un tarif populaire permettant aux familles de participer au spectacle.
Le déficit inhérent à toute manifestation culturelle représente 1 % du budget de fonctionnement de la Mairie. En période normale, cette somme est absorbable. Mais quand l’État exige toujours plus d’économies de la part des collectivités tout en diminuant ses aides, c’est ce genre de manifestation qui en fait les frais. Près de 10 % des villes ont déjà annulé leur festival cette année.
La Rep : Si ce festival venait à disparaître, de nombreux techniciens prestataires resteraient sur le carreau ?
Yves Jego : Le festival est aussi un levier économique. Il y aurait effectivement un manque à gagner pour nos prestataires. C’est la preuve qu’en diminuant les aides aux collectivités, on renforce le risque du chômage.
La Rep : L’an dernier les commerçants Monterelais avaient boudé l’événement. Certains avaient l’interdiction de vendre des boissons alcoolisées. En auront-ils le droit cette année, ou l’exclusivité a-t-elle été réservée à un prestataire extérieur ?
Yves Jego : Pour maintenir le festival en 2015, nous avons effectivement été obligés de trouver des recettes nouvelles. Tous les commerçants de Montereau sont les bienvenus sur le site. Mais la vente de l’alcool a été concédée à un prestataire unique, en échange du versement d’une redevance qui constitue cette année une recette indispensable de la manifestation.