Résidente aux Fougères, cela fait cinq ans qu’Aimée Dubus, 83 ans, se bat contre un mur bâti en 2010 qui sépare les habitations de son centre commercial. Pour les personnes âgées ou à mobilité réduite vivant sur la zone, ce mur les oblige à faire « un détour de 300 m, en pente, avec un trottoir qui n’est évidemment pas aux normes pour ces personnes en situation de handicap », s’insurgeait Jean-Michel Royère, président de l’association « Mobilité Réduite ». Une solution simple, rapide et peu onéreuse existe, qu’Aimée Dubus propose depuis tant d’années : « Je veux juste que soit présentée au vote de la prochaine assemblée du syndicat principal ma proposition de créer une ouverture : une porte avec des horaires programmés. »
Grève de la faim
Face au silence du syndicat principal des Fougères, géré par la FSM (Foyers de Seine-et-Marne), l’octogénaire s’est lancée dans une grève de la faim, son dernier recours. Depuis mercredi 15 avril, de 9 h à 19 h, adossée à son déambulateur sur la place du centre commercial, pancarte en main, elle attendait la confirmation écrite de la prise en compte de sa demande. « Tant que je n’ai pas ce courrier, je n’arrêterai pas, je suis déterminée ! » Informé de la situation dès le premier jour, le syndicat principal, a répondu par l’affirmative… Après six jours et demi ! Mardi 21 avril, à 19 h 45, le fameux courrier attendu est glissé dans sa boîte aux lettres. Sa proposition sera bien présentée à la prochaine assemblée générale, en juin. Aimée Dubus peut enfin souffler un peu et reprendre des forces ! « Même si je pense que j’aurais pu tenir encore quatre ou cinq jours, ça a été très dur, surtout le dimanche où j’étais seule chez moi. »
Le mur de la discorde
Après cinq années passées à rassembler des éléments mettant en évidence le côté illégal de la construction de ce mur, l’association « Mobilité Réduite » aurait de quoi justifier cette demande. Dans un mail envoyé au maire d’Avon, l’association rappelle que l’ancien maire Jean-Pierre Le Poulain « n’a rien fait pour dresser le procès-verbal de non-respect à son autorisation ». Il aurait même dit et écrit : « Je n’ai jamais donné mon accord pour la condamnation des passages. » Pourquoi la FSM s’entête donc à réfléchir sur la création d’une pente douce vers la rue d’Orion (le fameux détour de 300 m), obligeant la commune à réaliser, en urgence, des travaux de voirie estimés à 250 000 € alors que la solution d’une porte dans ce mur, chiffrée entre 3 000 et 4 000 €, pourrait être opérationnelle très rapidement et à moindre coût ? Réponse en juin lors de l’assemblée générale.