« Lucie dès ta venue au monde, tu as inondé nos cœurs de ta joie de vivre. Tu as envahi la maison de tes rires et de tes flots de paroles ». Christian, le papa de Lucie, a rassemblé toutes ses forces, et son courage, à l’image de sa fille disparue si subitement, pour lire son discours devant plus de 500 personnes, dans l’église de Nangis, vendredi matin.
Messe à l’église
C’est la voix du papa qui a livré le discours des parents de Lucie. Christian le papa et sa compagne Eugénie, Christine la maman avec le beau-père de Lucie, Patrice. Tous les quatre ne faisaient qu’un, unis dans la douleur, serrés les uns contre les autres pour se soutenir, pendant que le papa lisait leur texte en hommage leur fille Lucie.
« Telle une princesse de conte de fées, tu étais d’une beauté resplendissante. Très coquette, tu as toujours pris soin de ton apparence et ton doux visage était en permanence illuminé de ton beau sourire. Tu avais également su parer ton cœur des plus précieux bijoux taillés dans la bonté, la générosité et l’amour. »
Témoignages d’amitié
Le sourire de Lucie. Pas un discours qui ne le rappelle. Lucie était la sœur de Laurine, Lucie était une cousine intrépide, Lucie était l’amie, toujours pleine de vie qui réconforte.
Rarement on ne voit autant de jeunes à des funérailles.
Pour dire au revoir à Lucie, que tout le monde appelait Princesse Lulu, un grand nombre de lycéens de Nangis étaient là. Voir tant de jeunes, les yeux rougis et gonflés, rappelle que le départ de Lucie est un drame, tellement imprévisible… Mourir à 17 ans…
Au pupitre, ils se sont succédé, pour dire leur amour et leur amitié à Lucie qui leur manque déjà.
Le courage de la famille
Laurine, âgée de 16 ans est la sœur de Lucie. Depuis une semaine, elle affiche tant de courage pour soutenir sa famille dans cette épreuve. Laurine était sur la pointe des pieds, devant le pupitre de l’église pour atteindre le micro, pour lire son poème : « Je suis tellement fière d’être ta sœur ». Nul doute que Lucie est remplie de fierté de la voir si forte aujourd’hui dans cette épreuve.
Lucie laisse derrière elle ses parents, ses beaux-parents, sa sœur Laurine mais aussi un demi-frère, Rémi qui du haut de ses 14 ans, n’ose dire mots.
En témoignage de son amour, Rémi a allumé une bougie, à l’appel du prêtre. Car, comme il l’a rappelé, Lucie vient du latin « Lux » qui veut dire lumière.
La lumière de Lucie qui a illuminé pendant 17 la vie ses proches, s’en est allée de l’autre côté. Mais chacun, dans un rayon de soleil, se rappellera toujours, la belle Lulu…
« Nous savons que tu as déjà de nouveaux projets pour embellir le paradis », se réconfortent ses parents.
Marche blanche
Mardi 14 avril, une marche blanche organisée par la mairie de Saint-Ouen-en-Brie avait permis à près d’un millier de personnes, de rendre hommage à Lucie. À 19 heures, la cloche de l’église a commencé à tinter, rythmant chaque minute de la marche silencieuse qui a suivi. Roses blanches à la main, le cortège a fait le tour du plateau sportif du village, sur lequel Lucie avait l’habitude de courir. Elle s’y entraînait même, avec son beau-père Patrice, pour son épreuve de sports pour le baccalauréat. Cette épreuve, qui, sans une explication, lui a malheureusement été fatale. « Cette épreuve finalement ne sert à rien », regrette aujourd’hui son beau-père, Patrice.
Mais Lucie se donnait à fond dans tout ce qu’elle faisait. « C’était une jeune fille avec une grande force de caractère, très courageuse, et volontaire », raconte Christian, son papa, à l’issue de la marche blanche. Il se souvient avoir proposé à sa fille de l’accompagner dans ses démarches pour trouver une école pour ses études après-bac : « elle voulait devenir nutritionniste, elle a trouvé son école toute seule, et elle a fait les démarches à Paris toute seule. Elle voulait tout faire par elle-même ».
Une communauté endeuillée
Près de 1 000 personnes à la marche blanche de mardi 14 avril, plus de 500 personnes le vendredi suivant pour dire au revoir à Lucie et accompagner sa famille lors des obsèques. Tout ce monde, venu témoigner amour et amitié envers Lucie, a réchauffé les cœurs de ses proches. « ça nous apaise. C’est important tout ce monde pour Lucie. On voit à quel point elle était aimée de tous, » confie Christine, la maman de Lucie.
« Notre famille s’est enrichie grâce à vous tous, amis de Lucie, qui malgré votre peine immense, avez su nous soutenir et nous apporter de précieux moments de réconfort au cours de cette tragédie. Nous sommes en paix, sachant que tout a été mis en œuvre pour tenter de sauver notre Lucie. »
C’est par ces derniers mots, que les parents de Lucie ont remercié tous les amis présents, lors de la messe en l’église de Nangis.
À la fin de la cérémonie, deux amies proches de Lucie, ont joué pour elle, au piano et à la flûte traversière. Une chanson, qui résonnera désormais toujours avec le nom de Lucie, pour sa famille et ses proches : « Mes chers parents je pars, je vous aime mais je pars, vous n’aurez plus d’enfant ce soir … je vole… »
#RIP LUCIE
Marie-Lise CANS
Ndlr : Nous avons souhaité interroger le Rectorat au sujet des mesures de sécurité pour encadrer l’exercice sportif au lycée, mais nous n’avons pour l’instant obtenu aucune réponse.