Un vote pour entériner un résultat connu d’avance. Ils étaient près de 300 personnes, adhérents et sympathisants, à se rendre vendredi à l’assemblée générale extraordinaire de la Maison des loisirs et de la culture (MLC) de Cesson et Vert-Saint-Denis. Une réunion consécutive aux difficultés financières de la structure culturelle de proximité. « Serions-nous des funambules sur le fil instable de la culture ? », a interrogé Patrick De Cruz, le président de la MLC, en préambule de la séance.
Devenir de la culture
Deux choix s’offraient aux adhérents lors du vote : « Oui » synonyme d’acceptation de signer la convention pour la subvention du syndicat intercommunal de la culture. « Non » pour refuser la signature et autoriser le conseil d’administration à négocier une nouvelle convention. Le résultat est net : 340 votes « non », 3 votes blancs et 7 votes « oui ». Un nombre de votants plus important que les personnes présentes qui s’explique par les votes par procuration.
« Ce n’est pas une convention, c’est un diktat qui met en péril la structure, a estimé Danièle Dubas, une animatrice. Les négociations seront dures, on peut s’y attendre, vous n’êtes plus de simples adhérents, vous devenez des militants. » Un combat « qui ne concerne pas uniquement la MLC et à remettre dans une perspective plus large sur le devenir de la culture en France dans les années à venir », a argumenté Nicolas, un adhérent.
Le Sic en question
Sur toutes les lèvres, le syndicat intercommunal de culture. Marie-Annick Fayat, élue à Cesson et ancienne présidente du Sic a donné sa position devant l’assemblée. « La dissolution du Sic est devenue nécessaire, il y a un doublon quelque part et je sais que plusieurs élus partagent mon opinion. Je pense qu’on a eu tort de créer ce syndicat, il faut reconnaître nos erreurs », a-t-elle indiqué. Et Bruno Cottalorda – ancien élu dans l’opposition de Cesson de compléter, en marge de la séance : « Pour moi elle ne dit qu’une partie de la vérité, ce sont des élus qui siègent, ils sont donc décisionnaires. »
Avec ce vote, les adhérents ont souhaité « dire non à l’obsolescence programmée de la culture », comme l’a synthétisé l’un d’entre-eux. Le conseil d’administration de la MLC a donc les cartes en main pour tenter une nouvelle négociation. Celle-ci pourrait avoir lieu ce mercredi 15 avril, dans le cadre de la réunion avec le Sic.
« Je vous remercie tous, au nom de Claude Houillon, a rappelé Eliane Madrange, la vice-présidente. Et en sa mémoire, j’espère qu’on ne va pas la démolir. » La MLC porte le nom de cet animateur, décédé lors d’une sortie en montagne.