Jamais le cœur de ville n’a fait l’objet de véritables fouilles archéologiques. Mandatée par l’INRAP (Institut national de recherches archéologiques préventives), Sophie Benhaddou, responsable scientifique, est venue, entre 2012 et 2014, effectuer une première étude préventive sur trois sites emblématiques. Il ne s’agit pas de fouilles archéologiques a proprement parler, mais d’un diagnostic où seule une partie de la zone concernée subit une analyse approfondie. Jeudi denier, les résultats ont été dévoilés lors d’une conférence publique. « C’est un exercice relativement difficile du fait de la fragmentation de certains éléments… Fontainebleau est un bourg archéologiquement insaisissable », analyse la scientifique.
- Parking Boufflers
Sur cet emplacement, jadis se dressaient d’anciennes demeures aristocratiques dont la plus célèbre se nomme le « Grand Ferrare ». Seul le portail monumental marquant l’entrée de celle-ci subsiste, classé monument historique depuis 1987. Le diagnostic a révélé l’exceptionnel état de conservation du jardin des XVIe et XVIIe siècles. En raison de la qualité des traces observées, le site est protégé et par conséquent inconstructible. « Construit en 1542, c’était un petit palais avec de vastes galeries, une salle de jeu de paume, deux ailes en miroir du château et des bains à la romaine qui se déployaient en sous-sol », précise l’archéologue.
- Place de la République
La place reprend les contours de l’ancien jardin de la congrégation de la Mission créée en 1662 pour les frères lazaristes de l’église. L’étude a mis en évidence l’ordonnancement de l’aménagement paysager : un bassin centré, des alignements de fosses de plantation. L’inventaire mentionne des fragments de pots de fleurs et de vases, du mobilier destiné au service de table.
- Place d’Armes
« Là, où nous nous attendons à découvrir des traces médiévales, nous tombons sur autre chose… ». C’est la surprise de ce diagnostic avec la présence de vestiges Gaulois sur cette place construite entre 1634 et 1648 ! Elle aurait bien été occupée entre 250 et 90 avant notre ère par des propriétaires terriens avant d’être abandonné au 14e siècle. Le site n’est pas protégé mais en cas de gros travaux, des fouilles plus approfondies sur ce secteur seront obligatoires.