« Il y en a qui contestent, qui revendiquent et qui protestent, moi je ne fais qu’un seul geste..je retourne ma veste ».. la chanson de Dutronc (L’opportuniste) qui court sur les ondes radios, semble raconter l’histoire qui a secoué le monde politique à Nangis, la semaine dernière.
Révélation par le candidat FN
« Nolwen le Bouter a pris sa carte au FN en juillet 2013 », révèle le candidat FN aux élections départementales pour le canton de Nangis, Pierre-Charles Cherrier.
Une nouvelle qui fait l’effet d’une bombe, après le premier tour qui a vu dimanche 22 mars, se dessiner une triangulaire pour le second tour, avec un score de 39 % en tête pour le binôme FN, suivi de 31 % pour le binôme UMP et 29 % pour le binôme PC/PS.
D’après les révélations du FN, qui pouvait déjà jubiler au vu de son score, Nolwen Le Bouter, candidate UMP a pris sa carte au FN en juillet 2013 : « pour une validité d’un an, soit jusqu’en juillet 2014, et comme nous considérons que sans demande d’annulation, la reconduction est tacite en attendant le paiement de la cotisation pour l’année suivante, pour le parti, Nolwen Le Bouter est toujours encarté au FN », précisait Pierre-Charles Cherrier, la semaine dernière.
Curiosité professionnelle
Des révélations, que la candidate ne réfute pas : « il est vrai que j’ai pris une carte au FN en juillet 2013. » Toutefois, pour elle, pas question de reconduction tacite. « Je suis encarté à l’UMP depuis 2014, et c’est mon seul parti. »
Confrontée à cette annonce, Nolwen Le Bouter fourni des explications quelque peu légères. « Je suis enseignante. J’ai lu des écrits du collectif Racine sur l’éducation nationale, que j’ai trouvés pleins de bon sens. Je voulais suivre leurs informations, je me suis rendu compte que ce collectif dépendait du FN, alors j’ai adhéré par internet, dans l’idée de suivre les informations du collectif ». Madame Le Bouter explique ensuite que « finalement, avec les vacances. je ne me suis plus trop intéressée au collectif Racine. »
Retourner sa veste..
Elle en a même oublié qu’elle était encartée FN, puisqu’elle a fait campagne sur la liste « Pour l’Avenir de Nangis », aux côtés d’Alban Lanselle (UMP) lors de la campagne municipale 2014.
Et de se défendre : « je n’ai pas adhéré au FN pour militer pour les idées du FN, je n’ai jamais assisté à aucune réunion. Par contre aujourd’hui je suis encartée à l’UMP par conviction ».
Elle semble donc, en chemin, avoir compris l’importance de l’acte d’engagement lorsqu’on s’encarte à un parti politique..
Stratégie du FN ?
Une information, qui dans les tous les cas, a été révélée à un moment extrêmement stratégique : après le 1er tour, et après que le candidat PS, Christophe Martinet, ait décidé de retirer son binôme (PS/PC) de la triangulaire, pour suivre l’appel national du PS à faire « front républicain » contre le FN.
L’élue municipale Marina Descottes Galli qui était candidate sur le binôme PS/PC exprimait son dégoût lié à cette affaire, à la veille du second tour : « C’est écœurant de tromper les électeurs comme ça. Cela va encore plus désorienter les gens qui n’ont plus confiance en la politique ».
Un binôme dessoudé…
« J’ai le sentiment que ma confiance a été abusée. J’aurais voulu en être au courant avant le dépôt des candidatures, déclarait la semaine dernière, Jean-Louis Thieriot, colistier UMP de Le Bouter. Aujourd’hui, tout ce que je peux dire, malgré ma contrariété, c’est que Nolwen le Bouter a commis un acte irresponsable, mais heureusement, elle est revenue du bon côté »… ou l’art, de retourner sa veste !
Marie-Lise CANS
NDLR : article rédigé avant les résultats du second tour. Et, malgré nos sollicitations, nous n’avons pas eu de réponse de Christophe Martinet.