- La République de Seine-et-Marne : quels éléments ressortent de cette réunion des maires de Sénart ?
Michel Bisson : Tout le monde s’écoute. Oui il y a de la colère chez certains contre une décision qui est mal comprise. Tous les maires sénartais sont déçus sur le fait que Sénart n’a pas obtenu la dérogation. Il y a eu un manque d’écoute des élus par la commission qui fixe les périmètres. Mais notre volonté est de rester unis.
- Deux « camps » semblent tout de même apparaître ?
Notre force à Sénart reste le dialogue. Il a toujours été possible, quelles que soient les affinités politiques. Il y a deux scénarios : ceux qui veulent une dérogation coûte que coûte (les maires de droite, ndlr) et ceux qui pensent qu’il faut maintenant se mettre au travail dans l’optique d’un rapprochement de Sénart avec Corbeil et Evry.
- La décision semble politique.
Il faudrait une autorité politiquement indépendante au niveau national pour trancher ce genre de questions territoriales. Car si le Gouvernement avait été de droite, les choses auraient été inversées. On se bat sur un périmètre mais à terme il évoluera. Nous devons être dans une posture de rassemblement. Tous les élus se sont battus pour obtenir la dérogation, sans succès. Je sais que Guy Geoffroy est pour que nous conservions l’unité.
- Certains élus évoquent la possibilité de recours juridique ou une consultation de la population.
Il s’agit d’un schéma acté et voté. Un recours sur le plan juridique n’aurait aucune chance de réussite. Juste de se mettre à dos ceux qui ont obtenu la dérogation. Concernant une votation citoyenne, elle n’aurait du sens que si nous avions la compétence de changer le périmètre et ce n’est pas le cas. Organiser un référendum serait tromper les gens en créant une fausse fracture entre les élus, cela ne rendrait pas service au territoire.
- Quelles sont les prochaines échéances ?
Un nouveau conseil des maires de Sénart doit se réunir en avril, après les élections départementales afin de dépassionner le débat. Nous devons être présents à la table des discussions afin de préserver notre modèle, notre mode de ville, notre modèle de vie. Nous devons porter la réussite de Sénart au-delà de nos frontières.
Propos recueillis par JVC
La colère des maires « de droite »
Une réunion franche mais tendue. Voici les impressions qui ressortent du dernier conseil des maires de Sénart.
Guy Geoffroy (UMP), Olivier Chaplet (DVD) et Alain Auzet (DLF), respectivement maires de Combs-la-Ville, Cesson et Réau, semblent ne pas vouloir abdiquer concernant le périmètre de schéma régional de coopération intercommunal (SRCI) qui prévoit un rapprochement de Sénart vers l’Essonne.
Guy Geoffroy estime même que ce rapprochement pourrait aboutir un changement de département.
« On ne refuse pas l’idée de se regrouper mais ici c’est une annexion « , tance l’élu. Et d’ajouter : » On ne veut pas de rupture entre élus mais elle l’unité semble difficile à conserver. Une fois les élections passées, j’espère ne pas arriver au constat que la majorité politique de Sénart abdique. «
Après les élections
Même constat pour Olivier Chaplet : « Ce qui est insupportable c’est que l’on fait fi de l’avis des élus et des habitants. Une manœuvre politique est à l’origine de ce rapprochement. » Alain Auzet va jusqu’à évoquer « un viol républicain pour notre territoire de Sénart » et évoque la possibilité d’un recours juridique et d’une nouvelle rencontre avec les élus de Melun Val-de-Seine. En résumé ces élus critiquent tant le périmètre en lui-même que la manière dont il a été imposé. Leur volonté, que Sénart ne bascule pas dans l’Essonne et que le rapprochement se fasse avec Melun Val-de-Seine. Et Guy Geffroy de prévenir : »laissons passer les élections. Mais une chose est sûre, la guerre continue. «