« Nous nous réunissons devant ce bâtiment pour pointer du doigt le problème du logement dans le département. C’est un symbole. Le site appartient au Conseil général et nous voulons savoir ce qu’il compte en faire » explique Julien Guérin. Et d’ajouter : « Il pourrait servir à créer des logements sociaux, des logements étudiants. Il faut du logement social de partout et pas que dans les quartiers en difficulté ».
42.000 demandes non satisfaites
Le site, situé rue du Capitaine Bastien, a été fermé en 2007 lorsque l’IUFM (Institut universitaire de formation des maîtres) a déménagé en partie à Torcy. Il est inoccupé depuis 2010 et semble commencer à se dégrader. D’après Bénédicte Monville-De Cecco, l’IUFM aurait été vendu par le département à la Sodéarif, une filiale de Bouygues Bâtiment, pour cinq millions d’euros soit un million de moins que sa valeur estimée. « C’est une logique de spéculation immobilière alors que pour nous le logement est un droit fondamental » explique la candidate d’EELV. « Aujourd’hui 75 % des Français sont éligibles au logement social, c’est assez édifiant ». Et de conclure « Melun compte beaucoup de logements sociaux mais il faut une meilleure répartition dans la ville et dans le département ». D’après Julien Guérin qui s’appuie sur un rapport de la Fondation Abbé-Pierre, en France, 3,5 millions de personnes seraient concernées par la crise du logement et pour le département de la Seine-et-Marne, plus particulièrement, 42 000 demandes de logements sociaux ne seraient pas satisfaites.
Transparence
Les candidats d’EELV et du FDG demandent aussi à ce que la « transparence » soit faite sur le dossier et que les citoyens soient « consultés ». « Il faut faire de la politique autrement. Les élus décident et informent parfois » déclare Yves Rémy. Des élus de la gauche étaient présents aux côtés des manifestants. Thomas Guyard (PCF), élu d’opposition au conseil municipal de Melun, était ainsi sur place pour « soutenir » l’initiative. Jean-Louis Masson (PCF), adjoint aux transports à la mairie de Vaux-le-Pénil a, lui aussi, tenu à manifester.
« Dans les règles »
Pour Jacky Laplace (PS), conseiller du canton de Melun en charge du dossier, cette initiative est « liée aux élections départementales ». Au sujet du prix de vente du bâtiment, il explique que France domaine a fait deux estimations et que la dernière évaluait bien le site à environ cinq millions d’euros. Quant à la transparence et à la consultation des citoyens, tout a été fait, selon l’élu, dans les règles. « La consultation n’était pas nécessaire. Les électeurs se prononcent lors des élections » conclut-il.