Âgés de 33 à 55 ans, ils sont trois à dormir dans de petites tentes installées dans la forêt de La Rochette, à l’abri des regards. Ils déclarent que le campement existe « depuis il y a pas mal de temps déjà ». Olivier, 45 ans, raconte qu’il est le plus ancien sur les lieux. « Ça fait deux ans que je vis ici. Un peu plus même car en novembre cela fera trois ans » indique-t-il. Et de poursuivre « C’est un ami qui m’a amené ici la première fois. Depuis, il a trouvé du travail et n’habite plus parmi nous ».
Mieux que sous les ponts de Melun
Olivier est accompagné de Patrick, 55 ans, et de Christophe, 33 ans. Les trois hommes expliquent s’être rencontrés au Sentier – une association melunaise qui vient en aide aux personnes en grande précarité. Ils passent la nuit dans leur tente, emmitouflés dans des couvertures. « Le froid, la pluie : on est rôdés. On a chacun une tente et dans notre salon de plein air, sous la bâche, on a un réchaud au gaz pour faire chauffer le café » indique Patrick. La journée, ils rallient le centre-ville de Melun qui se situe à une heure de marche et sont accueillis au Sentier. Ils peuvent alors avoir accès à un repas froid, prendre une douche, être aidés dans leurs démarches administratives, recharger leur portable, … La nuit, par contre, ils doivent retourner au campement car ils déclarent être « interdits » d’hébergement par l’association suite à un différend. « Avant on habitait sous un pont de Melun mais on a eu des soucis avec des jeunes. Ici, au moins, on est tranquilles » explique Olivier. Le petit groupe dit aussi regretter de ne pas voir la maraude du Samu social.
Manque de places en hébergement d’urgence
Le maire de la Rochette, Pierre Yvroud, déclare être au courant de la situation, mais quelque peu désemparé, il explique qu’il n’a pas « de solution à proposer ». « Il faut bien qu’ils se mettent quelque part. Le terrain appartient à un particulier qui n’a pas l’intention de demander leur départ » indique l’élu. Et de continuer « Nous sommes une petite ville, nous n’avons pas de structure pour les accueillir. C’est à l’Etat de le faire. Ce dernier dispose d’ailleurs d’un château sur la commune … ». Du côté de l’association Le Sentier, on explique que le centre d’hébergement d’urgence est plein. « Nous disposons de 39 places fixes et de 15 places en haut seuil » indique le directeur Haja Rabemananjara « mais les places fixes sont toutes occupées et les places haut seuil sont gérées par le 115 ». Le Samu social, qui est pris en charge à Melun par la Croix-Rouge, explique qu’une équipe rend visite aux trois sans-abri quand ces derniers les appellent et que les places en hébergement d’urgence sont remises en jeu tous les jours.