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Le cri d’alarme des salariés de SMTP77

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Michaël Patouillet, deuxième au premier rang, et René Guillot, quatrième, ainsi que leurs collègues ont saisi le tribunal des Prud’hommes pour débloquer leur situation.
Michaël Patouillet, deuxième au premier rang, et René Guillot, quatrième, ainsi que leurs collègues ont saisi le tribunal des Prud’hommes pour débloquer leur situation.


« Là, on survit !  » René Guillot, comme la quinzaine d’employés de l’entreprise Services matériels travaux publics (SMTP) 77, ne touche plus de salaire depuis trois mois. « Notre dernière paye, pour le mois de novembre, date du 18 décembre. Pour ne pas me retrouver à la rue, j’ai été obligé de faire un crédit », affirme-t-il avec amertume.

La cause ? « Notre entreprise n’a plus de patron. » Tout a commencé il y a un an, lorsqu’Antonio Santiago, alors gérant de SMTP 77, vend sa société, pour partir à la retraite, à l’entreprise JFC, un groupement de fabrication de béton projeté. À ce moment-là, les deux parties ont signé le contrat de vente mais JFC n’a depuis jamais rendu le changement de direction officiel. « Au registre du commerce c’est M. Santiago qui est toujours le propriétaire de l’entreprise mais lui, il a les papiers pour prouver qu’il a bien vendu ses parts. Du coup ils se renvoient la balle depuis des mois, et nous sommes bloqués au milieu », explique Michaël Patouillet, salarié de SMTP 77.

Acte de présence

Les employés sont pris au dépourvu : ils n’ont plus aucun contact avec Antonio Santiago et JFC ne répond plus à leurs appels, mails et fax. « On continue de faire acte de présence pour ne pas perdre nos droits, poursuit Michaël Patouillet. Jusqu’à début février on avait des voitures de fonction mais l’assurance a expiré donc on est obligé de prendre nos propres véhicules pour venir ici. On pourrait chercher du travail ailleurs mais c’est un secteur où il n’y en a pas. »

Pour faire évoluer la situation, ces travailleurs ont saisi le tribunal des Prud’hommes. Ils ont également fait appel à l’inspection du travail, dont un représentant est venu constater la situation. « L’inspecteur nous a dit que s’il fallait emmener l’affaire au pénal, cela pourrait prendre jusqu’à deux ans », déplore Michaël Patouillet. Les employés de SMTP espèrent ne pas avoir à attendre aussi longtemps pour que leur situation soit régularisée.
Delphine PROUST


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