Dans le cadre de la semaine européenne de la mobilité une conférence sur le Grand Paris Express s’est tenue, lundi 19 septembre, à la préfecture de Seine-et-Marne, à Melun. Une occasion de découvrir l’impact que pourront avoir les travaux pharaoniques qui se préparent dès 2022 et d’évaluer leur impact sur le département et ses habitants.
Chantier titanesque
Pour l’animer, de nombreux spécialistes étaient présents, à l’image de Jean-Yves Le Bouillonnec, président du conseil de surveillance de la société du Grand Paris, Pierre Messula, le directeur général adjoint de SNCF Transilien ou encore Yannick l’Horty, économiste et maître de conférences à l’université Paris-Est-Marne-la-Vallée.
Ce chantier titanesque prévoit un réseau de 200 km de métro et trois nouvelles lignes (la 15 pour le sud et 16 et 17 pour le nord et la ligne 11 sera prolongée jusqu’à Noisy/Champs), des lignes de bus repensées, 68 nouvelles gares dont quatre se trouveront en Seine-et-Marne à Chelles, Noisy-Champs, Le Mesnil-Amelot et aéroport Charles de Gaulle 4.
Retombées
Les enjeux de ces aménagements sont énormes : tant par la main-d’œuvre employée que par les retombées sur l’environnement et la population. « Il faut veiller au maillage de la grande couronne dans le cadre du Grand Paris Express à travers la réalisation de plusieurs interconnexions », a souligné Jean-Jacques Barbaux, le président du conseil départemental de Seine-et-Marne.
La majeure partie de la petite couronne sera alors située à moins de deux kilomètres d’une gare. Mais quid des autres villes et du sud de la Seine-et-Marne ? Une interrogation qui a d’ailleurs été soulevée par Gilles Battail, le maire de Dammarie-lès-Lys et conseiller régional qui a insisté sur ce point auprès des intervenants : « Comment faire pour que tout le territoire seine-et-marnais soit concerné ? Tout le monde a cofinancé cette opération, de 15 à 20 € par foyer mais quels retours aurons-nous ? »
Interconnexions
Pour l’instant la réponse se trouve dans les interconnexions de ces gares du Grand Paris Express. Ce n’est qu’à partir de celles-ci que la partie sud de la Seine-et-Marne pourra apprécier les avantages de ces nouvelles installations.
Pour celles impactant la Seine-et-Marne elles se feront à partir du réseau existant à Noisy-Champs pour le RER A (direction Marne-la-Vallée/Chessy), à Vert-de-Maisons pour le RER D (direction Melun) et pour le RER E et la ligne P du Transilien elles se trouveront à Chelles et dans des communes limitrophes du Val-de-Marne.
Gestion des déchets
Selon Yannick l’Horty, l’universitaire seine-et-marnais, ce projet « devrait fortement impacter le chômage d’enclavement dans les zones concernées aussi bien que les accès aux équipements culturels, touristiques et de loisirs, de santé, d’enseignement supérieur ou même les accès aux aéroports et aux TGV. » Ainsi, la baisse du temps de trajet pourrait favoriser la reprise de l’emploi.
Selon les chiffres présentés, 15 000 emplois par an seront directement liés aux travaux et à la maintenance et quelque 115 000 autres emplois devraient être créés grâce à la croissance engendrée par le réseau. Une question reste en suspens : où iront les 43 000 tonnes de déblais issus du chantier ? Une question sur laquelle les élus seine-et-marnais se sont déjà penchés afin de limiter la capacité d’accueil de déchets. Et pour que le Département ne devienne pas « la décharge de l’Ile-de-France. »