Bernard L., l’auteur de la fausse alerte à la bombe qui a conduit à l’évacuation du groupe scolaire Jean-Racine du Mée-sur-Seine le 22 septembre, a fêté son anniversaire (41) ans au tribunal correctionnel.
Prison
Jugé en comparution immédiate à Melun, lundi 26 septembre, il était poursuivi pour « divulgation d’information fausse afin de faire croire à une destruction dangereuse ». Des faits passibles de deux ans de prison.
Le prévenu, qui a formellement nié les faits, indiquant avoir passé son téléphone à un adolescent près de la gare du Mée, n’a pas convaincu les juges. Il a été condamné à un an de prison ferme qu’il effectuera en semi-liberté et à un stage de citoyenneté. Une peine assortie d’une obligation de soins et de trouver un travail ou une formation.
« Il y aura un feu d’artifice »
Diplômé en pâtisserie, ce père de famille au chômage, qui vit chez sa mère, face à l’école Racine, avait laissé un message téléphonique de 16 secondes au directeur de l’école primaire. Il a été reçu à 13 h 36 : « Bonjour, on va jouer à un petit jeu. Il y a un colis sur le toit, si tu le trouves pas, il y aura un feu d’artifice ! »
Selon le destinataire du message, l’expression orale n’était pas celle d’un jeune : « C’était la voix grave d’un homme d’environ 35 ans, qui parlait d’une façon calme et posée ».
Les cheveux coupés très courts, rasé de près et vêtu d’un sweet-shirt rose vif, Bernard L. a démenti à l’audience avoir passé un appel. Il a relaté son emploi du temps présumé à l’heure des faits : « A 13 h 30, je fumais ma chicha puis je me suis mis à la fenêtre. Après, je suis resté en bas de chez moi pour discuter avec le gardien et ensuite, j’ai préparé mon chien pour le sortir.
Quand je suis passé devant l’école, j’ai posé la question à un agent de la police municipale pour savoir ce qu’il se passait… »
25 condamnations précédentes
« Les enfants ont été évacués – 268 en primaire et 130 en maternelle – et le dispositif a même mobilisé une équipe cynophile de Paris !, lui a rappelé le procureur, Denis Devallois, qui avait requis 10 mois de prison dont 4 avec sursis et mise à l’épreuve.
Ce fut une débauche de moyens coûteux. Et on imagine sans peine la frayeur des parents, surtout dans le contexte actuel.
Les éléments de preuve sont accablants et à aucun moment la vidéosurveillance ne montre le prévenu avec un adolescent. »
Le magistrat a également rappelé le casier du quadragénaire, faisant état de 24 condamnations, dont deux rappellent les faits présents : « dénonciation mensongère » et « divulgation d’une fausse information de sinistre de façon à faire intervenir les secours ».
Agnès GAUDICHON-BRAÏK