Un grain de beauté douloureux dans le dos. Et, en un instant, tout bascule. C’était il y a trois ans. Une rechute en janvier. Depuis, le quotidien de Séverine est rythmé à coups de rendez-vous en neurochirurgie, de scanners, de traitement d’immunothérapie, de chimios et d’opérations du cerveau. C’est l’histoire de la vie de cette secrétaire médicale que tout le monde connaît à Brie-Comte-Robert.
« Une histoire de survie plutôt », rectifie-t-elle, lucide. À 38 ans seulement, Séverine est atteinte d’un mélanome de stade 4, un lourd cancer.
Malgré plusieurs traitements et une équipe de chercheurs compétents de l’hôpital Saint-Louis (Paris) à son chevet, les grosseurs métastatiques ne cessent de progresser.
La maladie la condamne à envisager la vente de sa maison afin de ne pas endetter ses enfants si le pire devait arriver. « L’assurance ne prendra pas en charge le paiement de l’emprunt en cas de décès. Il reste près de 100 000 euros à rembourser à la banque », explique sa sœur.
Plus de 5 000 euros sur Leetchi
Alors, pour aider Séverine, une formidable solidarité s’est organisée aux quatre coins de la Brie. À Brie-Comte-Robert, au Seven, le billard pub, une cagnotte est prévue. Le gérant a été très touché par le malheur qui frappe sa complice. « J’ai relancé le club qui était surendetté, il y a deux ans. Séverine m’a beaucoup aidé. Tout était à refaire et dans mon challenge elle m’a beaucoup soutenu mentalement, m’a souvent remotivé et m’a conseillé dans mes choix artistiques ou stratégiques. Aujourd’hui le Seven marche bien et elle n’y est pas pour rien ».
À nous de l’aider
Sa sœur également a lancé une cagnotte sur la plateforme Leetchi. En quelques jours seulement, la collecte a dépassé les 5 000 euros. À Tournan-en-Brie, à Ozoir-la-Ferrière, c’est sur les brocantes que les dons ont été récoltés. « Elle est comme ça Séverine, elle aime aider les autres. À nous de l’aider maintenant », souligne Jean-Pierre Ourari, son mari.
« Il y en a partout »
De quoi mettre du baume au cœur de la trentenaire. « J’ai de la chance dans mon malheur », insiste-t-elle, d’un ton las. Malgré les cernes, le teint livide, la démarche lente et le regard éteint, il n’est pas difficile de deviner le pep’s qui, aux dires de ses proches, caractérisait Séverine, il y a quelques mois encore.
Le sourire vient par moments illuminer son visage entre deux angoisses. Mais pas facile pour elle d’évoquer sa maladie, « le crabe » qui grignote tout, comme elle le nomme, sans être submergée par l’émotion. Les yeux humides, elle évoque « l’après », parce qu’il faut bien s’y préparer.
Ce qui la hante, c’est surtout l’avenir de ses trois enfants, sa fille de 8 et ses jumeaux de 14 ans. Alors, Séverine se bat avec un courage qui force l’admiration. « Le cancer a atteint le foie, les poumons, le cerveau, il y en a partout. J’essaye de garder le moral mais ce n’est pas facile. »
Vaccin
Voir sa femme mourir d’un cancer ? Jean-Pierre Ourari n’y pense même pas. « Avec les techniques d’aujourd’hui, on peut tester de nouvelles thérapies, plus ciblées. J’y crois. » Ce à quoi il croit surtout, c’est le nouveau traitement autorisé aux États-Unis et en Allemagne. Un vaccin à 75 000 euros qui a fait ses preuves mais sur un échantillon trop faible pour être approuvé en France.
« Il s’agit de trois injections. Trois piqûres et l’histoire est réglée », résume-t-il. Entre espoir et… espoir ! Une détermination à la hauteur de l’émouvante autodérision de sa femme : « Allez, envoyez-moi l’arsenal qui va réduire ce crabe en surimi », conclut Séverine, sur sa page Facebook.
Pour faire un don
https://www.leetchi .com/c/solidarite -de-severine-9359204