Tout est dans la nuance : l’ONF vient de faire connaître sa position officielle concernant la pratique du VTT en forêt. On connaît le souci : d’un côté une pratique qui se développe avec plusieurs « spots » sauvages, de l’autre, les problèmes de cohabitation avec les piétons et les cavaliers, sans parler de l’impact sur le milieu forestier. L’agence ONF de Fontainebleau a donc entamé en 2013 une démarche de concertation, s’attachant même les services d’un prestataire spécialisé, Bike solution. Résultat ? Si l’ONF reconnaît que le VTT est « un mode de découverte de la forêt comme un autre » et qu’il veut adopter une position « ouverte, constructive et positive », il émet des réserves : le freestyle et la descente sont reconnus comme « incompatibles avec les autres usages », seul le crosscountry étant toléré.
25 km de sentiers
Les amateurs de VTT retiendront sans doute la grande avancée. Pour la première fois, l’ONF accepte de s’investir dans la création de sentiers pour les VTTistes, mais encore une fois, sous conditions : « dans le respect de l’environnement et dans la limite de ses moyens humains et financiers ». L’ONF évoque 20 à 25 km de sentiers répartis en forêt pour « préserver les zones sensibles ». Pas d’indication de calendrier pour le moment. Mais on comprend que l’ONF n’a pas l’intention de tout assumer seul : « pour la création et l’entretien des sentiers, l’ONF attend l’engagement des bénévoles. Si l’entretien du circuit fait défaut, l’ONF se réserve le droit de le fermer ». Ainsi, l’ONF espère associer « plus étroitement » le monde VTT qui doit devenir un « réel partenaire structuré ».
On le voit, sur ce sujet, la prudence est de mise. L’ONF tend une main mais attend beaucoup en échange de la part des VTTistes. A voir donc si cette base de travail sera acceptée par tous. Car l’ONF compte bien mettre de l’ordre, notamment sur les sites à la mode que sont la Croix d’Augas ou les pistes de descentes du Mont Ussy : « nous allons prendre contact avec les pratiquants de ces sites pour étudier une stratégie à adopter en terme de sécurité, d’entretien et de mise aux normes. En l’absence d’engagement des pratiquants, les aménagements sauvages seront détruits ».
Y.V.