Des cartons, contenant des chatons, déposés devant la porte. Des chiens et des chats qui ont atterri durant la nuit dans l’enceinte du refuge. C’est le quotidien des bénévoles de la SPA de Vaux-le-Pénil et de fondation Assistance aux animaux de Villevaudé dans le nord du département.
« Actuellement, nous accueillons 100 chiens et 140 chats alors que notre capacité est de 90 chiens et 90 chats », déplore Martine Attali, la responsable. Le nombre d’abandons connaît un véritable boom cet été, selon elle. Une année compliquée également ressentie à la SPA de Vaux-le-pénil où cet été les abandons sont en hausse de 16%. La faute notamment aux intempéries, grèves et départs en vacances…Résultat, la chatterie est pleine et les animaux se retrouvent parfois à trois par box.
En plus de ces abandons violents, des animaux se retrouvent dans le refuge après avoir été retirés de leur maître. « Il y a quelques jours, nous avons recueilli un chien. Il avait été laissé seul par sa propriétaire pendant 12 jours dans un appartement à Meaux. Elle était partie en vacances. Les voisins ont prévenu la police que le chien aboyait jour et nuit et devait être seul. Quand nous l’avons retrouvé, il était malade et souffrait de problèmes oculaires. » Sans le témoignage anonyme des voisins, l’animal serait resté encore plusieurs jours sans nourriture et sans eau.
« La propriétaire a assuré que ses parents venaient s’occuper de son chien tous les jours… ses parents n’avaient pas les clés de l’appartement. » « Adopter un animal est une démarche sérieuse et responsable. Il serait bon que les gens le comprennent », lâche Michèle Boulet, responsable de la SPA de Vaux-le-Pénil.
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Des témoignages comme celui-ci, les bénévoles peuvent en livrer des dizaines. « Au début de l’été, à Villeparisis, nous avons découvert 25 oies et poules, 5 chats, 3 chiens et un cochon d’inde dans une maison. Il y avait un tas d’immondices. Même les gendarmes, qui nous accompagnaient, n’ont pas osé rentrer tellement l’odeur était terrible », relate Martine Attali. « Le rôle des voisins est primordial. Ils doivent nous avertir aux moindres doutes. »
D’autres abandons sont plus classiques et se réalisent à l’accueil du refuge. « Les raisons sont toujours les même : divorce, allergie. Quand ils arrivent ici, on n’essaie pas de les dissuader. S’ils sont ici, cela montre qu’ils sont motivés et qu’ils ont pris leur décision. »
« Il avait été laissé seul pendant 12 jours »
Milka, un chiot de 3 mois, vit depuis quelques jours au refuge. « C’était un cadeau pour une petite fille. Le père n’arrivait finalement pas à s’occuper du chien. Il est venu nous l’apporter » Dax, lui, est ce qu’on appelle un ancien. « Il est chez nous depuis 8 ans. » Récemment, une joie est venue illuminer le quotidien du refuge. « Théo est resté ici durant 6 ans. Il a été adopté par une famille venue véritablement faire un sauvetage. »
Dangereux Noël
Durant l’été, les bénévoles sont donc confrontés à un vrai casse-tête : absorber la hausse du nombre de bénévoles et trouver de la place pour les nouveaux. Les adoptions se multiplient mais les bénévoles restent vigilants. « Nous posons des questions aux adoptants sur leur lieu d’habitation, leur habitude, nous demandons un bulletin de salaire. Mais la période la plus à risque est Noël, quand certains viennent acheter un animal pour un cadeau … »
Florence MALLEGOL et Pauline FLEURY