La République de Seine-et-Marne : Comment vous sentez-vous avant cet événement ?
Florian Carvalho : C’est toujours un peu paradoxal comme avant chaque grand championnat. L’entraînement se passe bien mais on ne sait pas trop où on en est non plus. Même si c’est les Jeux, j’ai les sensations habituelles d’avant un championnat. Mais il y a toujours le petit doute de savoir si on est prêt ou pas.
Comment s’est passée la préparation ?
Je suis allé faire un stage en Afrique du Sud en avril pour préparer le début de saison et les minimas à Rome que j’ai loupé de peu, ce qui m’a mis un petit coup derrière la tête. Je suis passé à côté ce jour-là tactiquement puis j’ai voulu recourir à Nancy, c’était un peu dur aussi. Du coup j’ai fait le choix de repartir m’entraîner à Nemours pour préparer les championnats de France élite et Amsterdam. J’étais 14e mondial à ce moment et dans la modalité de sélection pour les JO si j’étais dans le Top 16 mondial, c’était bon pour y aller. Il y avait encore 20 jours avant la sélection définitive pour que les autres concurrents me passent devant au classement mondial mais j’ai pris le risque d’attendre et ça a marché.
Quels sont vos objectifs ?
Je suis passé par la petite porte pour me qualifier mais je n’ai pas envie de décevoir mes proches et moi-même. J’ai eu du mal à me qualifier mais j’ai travaillé dur. J’ai la chance de vivre une deuxième fois les Jeux, c’est un avantage par rapport à ceux pour qui ce sera les premiers. J’ai un peu d’expérience et je n’ai pas le droit à l’erreur car ça se paye cash. Mon objectif est d’entrer en finale, passer les séries en se rassurant, voir si on arrive à changer de rythme et où en sont les adversaires aussi. Donc j’espère faire une grosse demi-finale et après on verra en finale. Mais l’important reste de se faire plaisir.
« Mon objectif ? La finale »
Quel souvenir gardez-vous des Jeux de Londres ?
Les premiers Jeux, dans la tête, c’était un rêve, magique. C’était tellement un objectif, j’étais satisfait de m’être qualifié alors qu’aujourd’hui pour ma deuxième participation, être qualifié ne veut pas dire que j’ai réussi ma saison. Si en demi je suis loin, ça n’ira pas. Le but est d’être acteur des courses et de me faire plaisir. Je ne veux pas faire la même chose qu’à Londres où j’étais sorti dernier en demi. Je vais à Rio avec une autre détermination.
Qu’et-ce que ça fait de faire rayonner Nemours à l’international ?
Ça me fait plaisir. C’est un retour envers la ville qui m’a soutenu en 2009 lorsque j’avais un choix de carrière à faire. Soit je faisais à fond de l’athlétisme et j’en faisais mon métier soit je trouvais un métier en dehors et ça restait de la passion, sans le même investissement. À ce moment là, personne ne voulait m’aider, j’ai eu la chance de rencontrer Valérie Lacroute qui a beaucoup fait pour moi. Je suis entré à la collectivité, j’ai pu m’entraîner comme il faut avec mes horaires. J’ai fait les JO de 2012 et puis on est reparti pour 4 ans. Après ça fait plaisir de mettre en avant la ville autrement que par les inondations cette année.
Quelles sont vos attaches avec la ville ?
Au départ j’étais au club d’Avon, puis mon entraîneur, Gérard Sautret, est parti à Nemours alors je l’ai suivi car c’est lui qui m’a fait découvrir l’athlé et l’investissement qu’il fallait y mettre. C’était en 2006. Depuis j’ai fait mon bout de chemin au club et à la ville. Et dès ma première saison au club j’ai fait le championnat du monde junior, donc ça a bien fonctionné directement et c’est une longue et belle histoire depuis.