Il ne supportait plus que ses compétences professionnelles soient mises en doute parce qu’il est noir. Yannick Nambo, directeur du service jeunesse depuis 18 mois, veut alerter sur des « propos racistes » dont il serait la victime de la part d’une adjointe au maire. « Certains m’ont conseillé de me taire, que ça pouvait me desservir pour la suite de ma carrière mais je ne veux pas être réduit au silence », explique-t-il.
La goutte d’eau ? « Un dernier acte de méprise devant un élu. Cela peut sembler anecdotique mais j’ai soudain pris conscience que les choses ne changeraient pas », raconte Yannick Nambo. Celui-ci affirme avoir alerté la maire de la commune, Marie-Line Pichery (PS) sur l’attitude de son adjointe. « J‘estime qu’il y a des choses qui doivent être réglées vis-à-vis de cette dame, analyse-t-il. Si Marie-Line Pichery est blessée, je le regrette car c’est quelqu’un que j’estime. Nous avons réussi à fidéliser un public adolescent grâce à son aide. Mais le silence me consumait de l’intérieur. »
La maire qui encense également le travail réalisé par un agent ayant « participé à l’Histoire de Savigny », notamment avec la mise en place du printemps de la jeunesse. Mais l’élue ne souhaite pas jouer les arbitres dans ce « conflit interne » : « Je me méfie de ce que je n’ai pas vécu en direct. Il faut respecter chacune des personnes. »
Et de conclure : « l’équipe municipale œuvre dans un esprit de solidarité et de fraternité qui ne tolère pas le racisme. »
À noter que nous ne sommes pas parvenus à joindre l’adjointe incriminée. De son côté, Yannick Nambo souhaite tourner la page et s’est déjà mis à la recherche d’un travail.
Vanessa RELOUZAT