« C’est une bien triste affaire », a souligné le président du tribunal correctionnel de Melun, Philippe Combettes. Lundi 11 avril, un conducteur qui avait provoqué un accident mortel à Lésigny, le 21 juin 2014, comparaissait pour homicide involontaire.
Âgé de 26 ans à l’époque des faits, Jésus G. n’avait pas commis d’infraction de la route et il n’avait consommé ni alcool ni stupéfiants. Mais il avait eu le malheur de s’assoupir au volant de son Opel Corsa en revenant de boîte de nuit, après une sieste en voiture de plusieurs heures.
Accident
Le drame s’était produit sur la Francilienne, vers 7 h 30. Alors que la circulation était fluide, la voiture avait heurté la glissière de sécurité à près de 80 km/h et avait fini sa course contre le pilier d’un pont. L’automobiliste avait été grièvement blessé au genou et au bassin. Son cousin de 21 ans, Patrick Fernandes Goncalves, avait été héliporté, inconscient, à l’hôpital. Souffrant d’un traumatisme crânien, il n’avait jamais repris connaissance et décédait quelques jours plus tard.
« J’ai ressenti un choc puis c’était le trou noir, a témoigné le prévenu à la barre. Ensuite, j’ai vu les pompiers et un hélicoptère. Aujourd’hui, je n’arrive pas à conduire car je tremble et j’ai peur ».
” Faute d’inattention “
« La perte d’un être cher est sans commune mesure avec une sanction mais la justice doit passer, a requis le procureur, Denis Devallois, qui a demandé une peine d’un an de prison avec sursis et une annulation du permis de conduire. Conduire est un privilège dont il faut se montrer digne. Malgré le manque de circonstance aggravante, il y a une faute d’inattention caractérisée. »
De son côté, la défense a souligné l’absence de partie civile. Elle a fait valoir que Jésus G., qui vit chez sa tante, « s’abstient de vivre sa vie, fait des cauchemars toutes les nuits » et « que la peine la plus sévère a déjà été prononcée. »
Les juges ont finalement prononcé une peine de 8 mois de prison avec sursis et une interdiction de conduire pendant six mois.
Agnès GAUDICHON-BRAÏK