Diego Gomez de la Garza, est arrivé en France fin août 2015, le temps de rencontrer sa famille d’accueil avant sa rentrée scolaire à l’institut Sainte-Croix, en classe de 1re ES à Provins. À l’arrivée, il y avait un peu d’appréhension des deux côtés. Diego 16 ans, quitte son pays et sa famille pour toute une année scolaire, pour venir découvrir la France.
Famille d’accueil
Pour Christian et Martine Mazurek, famille d’accueil bénévole, c’est la deuxième fois. Forts d’une superbe année en 2014-2015 avec celui qu’ils appellent aujourd’hui leur « fils chilien », Francesco, qui était venu vivre chez eux dans le cadre d’un même séjour de l’association YFU, ils sont confiants, mais attendent tout de même d’être sûr que « ça matche » comme dit Christian : que « ça colle », en français dans le texte.
Car le principe de ces séjours organisés par l’association Youth For Understanding, est que la famille d’accueil offre le confort matériel mais aussi relationnel d’une véritable vie de famille, à un jeune étranger venu apprendre la langue et la culture française durant une année scolaire.
Pour Diego et les Mazurek : ça matche ! Tous les trois ont reçu La Rep dans le salon familial, pour nous raconter comment se déroule la vie au quotidien.
Fan des Bleus
Pourquoi la France ? « Parce que pour la coupe du monde de foot en 2006 j’ai trop adoré l’équipe de France, je suis devenu supporter ! » raconte Diego. Ses deux grands frères ont fait avant lui un échange YFU en Hongrie, et malgré leurs péripéties, ils ont adoré. « Ils m’ont donné envie de le faire, j’attendais ça depuis mes 13 ans ».
Bien sûr, les trois premiers mois ont été les plus difficiles. « Je ne parlais pas français, juste quelques mots car j’avais fait seulement deux ans de cours au Mexique ». Les Mazurek ont choisi l’Institut Sainte-Croix pour sa scolarité car « c’est un petit établissement avec une grande ouverture. Diego y est très encadré et aidé pour ses cours », précise Christian.
À la française
En limitant les contacts avec sa « vraie » famille, pour que Diego soit réellement plongé dans un quotidien en français, aujourd’hui, il parle parfaitement la langue de Molière. Et il n’est pas peu fier des résultats : « au premier trimestre j’ai eu 5 de moyenne en maths, là je viens d’avoir un 13,5 ! » Imaginez-vous des cours de maths niveau lycée dans une langue étrangère… Mais il n’y a pas que la langue.
Diego a choisi un sport nouveau pour lui, bien français : le rugby, qu’il pratique au club de Provins. « Au début c’était la folie. Pour le premier match, je ne connaissais pas les règles, je ne savais pas qu’il ne faut pas saisir la balle quand on en a les genoux au sol. L’arbitre n’arrêtait pas de crier mais je ne comprenais pas que c’était pour moi ! On a finalement tous bien rigolé. » Au club de rugby, il retrouve Adrian, un jeune Norvégien également en échange YFU, accueilli dans une famille marnaise.
La baguette vs/ les narcotrafiquants
L’idée de ces échanges interculturels est à la fois que le jeune découvre un pays, mais la motivation des familles est aussi la découverte d’une nouvelle culture. « Nous échangeons et débattons beaucoup, sur la vie, l’actualité. Diego a parfois une façon de voir les choses qui nous montre la différence de culture. Quand quelqu’un le taquine en lui disant que notre image du Mexique c’est le trafic de drogue, il se met un peu en colère », racontent affectueusement Christian et Martine.
De son côté, Diego découvre toutes les petites choses françaises dont on parle à l’étranger. « La baguette française je croyais que c’était simplement un cliché : je la dévore. Et le fromage, je ne pensais pas qu’il y en avait autant ! »
Au total, chaque année, ce sont 120 jeunes français qui partent à l’étranger et autant qui viennent en France. L’association s’est créée après la seconde guerre mondiale, pour des échanges entre Allemagne et États-Unis, afin de tisser de nouveaux liens après guerre.
Pour en savoir plus sur l’association : www.yfu.fr
Marie-Lise CANS