Elle n’a pas fini de faire parler, l’église de Saint-Louis, incendiée volontairement il y a un peu plus de deux semaines. Alors que l’on s’affaire pour la remettre en état et que l’enquête suit son cours, la messe de Réparation donnée par l’Évêque de Meaux dimanche devait permettre à la communauté Bellifontaine de tourner la page.
Et si la messe, avec une église pleine, fut une réussite, elle a fait naître un début de polémique sur les réseaux sociaux. Le spectre de la “récupération politique”, tout d’abord, n’a pas tardé à émerger, et ce dès l’annonce de la venue de l’ancien président de la République sur notre site internet. Il faut dire que cette présence n’est pas passée inaperçue, alors même que le patron des Républicains vient de sortir son livre. Un “étalage de prétentions et d’hypocrisies politiciennes” pour un internaute, du “marketing politique” pour un autre. Sur le plan local, et c’est même plus étonnant, le maire d’Avon Marie-Charlotte Nouhaud, s’est exprimée sur Facebook : “Je n’ai pas voulu participer à cette récupération médiatique choquante, qui a plus à voir avec la campagne des primaires qu’avec le soutien à la communauté catholique. On ne participe pas à une messe , surtout quand elle est dédiée à un rite très particulier comme aujourd’hui, uniquement pour s’y montrer. Beaucoup d’hypocrisie. Les gens ne sont pas dupes”, a t-elle écrit.
Une opinion partagée par plusieurs élus de l’opposition (Monique Fournier) ou d’anciens élus. Roseline Sarkissian (PS) a écrit pour sa part que “la récupération a commencé le premier jour”, tout en réclamant une “grande vigilance quant au financement de la restauration”.
L’écharpe du maire
Autre sujet très commenté : le port de l’écharpe tricolore par le maire à l’accueil des autorités et dans l’église avant que la messe commence.
Interpellé sur son compte Facebook sur fond de débat sur la laïcité, Frédéric Valletoux a posté un message pour préciser que l’église “est propriété de la Ville. C’est d’ailleurs la Ville qui finance l’important projet de rénovation en cours. (…) Il était logique, bien marquer cet équilibre entre pouvoir politique et spirituel, entre propriété municipale et usage religieux, qu’après être arrivé avec l’écharpe tricolore pour accueillir les personnalités politiques, j’accueille l’évêque au seuil de l’Eglise avant le début de la messe en tant que tel, que je lui adresse des mots de bienvenue et qu’il me réponde. Ensuite, je suis retourné à ma place, j’ai enlevé mon écharpe de maire, puisque là ce n’était plus (symboliquement) le maire qui assistait à la messe”.
Et le maire de conclure : “la laïcité, ce n’est pas ignorer le fait religieux mais respecter la neutralité religieuse de l’Etat et des institutions républicaines, assurer l’absence de prosélytisme et permettre à chacun de vivre librement la religion qu’il s’est choisie”.
Y.V.