Les planches : la clef d’une meilleure ré-insertion ? En tout cas, depuis quelques années, le théâtre est utilisé en prison comme moyen d’expression. Sur la scène improvisée dans le gymnase du centre de détention de Réau, treize personnes, des hommes et des femmes, parfois dans une touchante maladresse, ont fait résonner le texte de Mikhaïl Boulgakov. Témoignage poignant de ce docteur morphinomane, sauvé de son addiction grâce à l’écriture.
Blessures profondes
Une véritable découverte pour David*, 36 ans, incarcéré depuis 7 ans et demi. « Nous avons appris à nous mettre dans la peau d’un personnage. Pour mieux incarner les états dépressifs du docteur, les intervenants nous ont conseillé de penser à un moment triste de notre vie. » Coup double donc pour cet atelier d’art dramatique qui a permis aux détenus de réfléchir aux moyens de se libérer de leurs propres addictions, tout en leur insufflant « une bonne bouffée d’oxygène ».
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Le fruit d’un long travail débuté en 2014, dans le cadre du projet « Prévention Théâtre Santé Addictions ». Dans un premier temps, s’est créé un espace de parole où tous les participants ont pu parler de leur expérience. Dans une seconde phase, les détenus ont été initiés aux arts de la scène avec la technique du théâtre forum. Un bon moyen de les valoriser, pour les intervenants.
« Ce n’est pas facile de comprendre la difficulté inhérente à la détention. Les prisonniers qui gardent des blessures profondes ont souvent du mal à se concentrer et ont tendance à vite abandonner. Mais finalement, ils ont bien résisté. Ca prouve qu’ils en sont capables », analyse, réjoui, Benoit Weiler, le médecin de la prison et le metteur en scène du théâtre de l’Estrade.
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