La République de Seine-et-Marne : Beaucoup de maires ruraux de Seine-et-Marne dénoncent un « désengagement de l’État » par rapport aux petites communes. Comment cela s’est-il manifesté chez vous ?
Yves Lagües-Baget : À Champeaux, nous percevions 100 000 € de dotation de l’État en 2014. En 2015, nous avons touché 80 000 €. En 2016, il ne restera que 60 000 €, et en 2017, on nous annonce 40 000 € de dotation. Ce qui fait une baisse de 60 000 € en trois ans. Cela devient extrêmement difficile de composer le budget d’une commune comme la nôtre avec un tel désengagement. Pour lisser cette diminution de dotation, nous avons dû augmenter les impôts locaux de 10 %.
Mais ce n’est pas tout. Les colis à destination des personnes du 3e âge, c’est terminé. Le balayage des caniveaux verra sa fréquence étendue, le bulletin municipal paraîtra trois fois par an au lieu de six. Début 2016, nous allons certainement effectuer une baisse des subventions aux associations, et diminuer nos démarches dans le domaine de l’action sociale. Je pense notamment au quotient familial pour la cantine scolaire, l’aide aux familles les plus en difficulté ou encore le passeport jeunes qui donne droit à de nombreuses réductions ou entrées gratuites pour des activités sportives et culturelles.
<Ce qui nous met également en difficulté, c’est la réforme des rythmes scolaires, imposée par l’État sans véritable compensation et inadaptée pour les petites communes. À Champeaux, s’il fallait l’appliquer comme il le faudrait, elle coûterait 25 000 € à la commune. Mais des contraintes budgétaires et le manque de locaux adaptés nous empêchent de la mener à bien.
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