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Les habitants des Brandons au bord de la crise de nerfs

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C'est dans cette cave que le départ de feu a été constaté dans la nuit du jeudi 26 au vendredi 27 novembre
C'est dans cette cave que le départ de feu a été constaté dans la nuit du jeudi 26 au vendredi 27 novembre

Rafistolage des fenêtres avec du scotch. Odeurs de brûlé au sous-sol où les câbles électriques pendent. Déchets jetés en pâtures au pied des immeubles. Murs à la peinture écaillée. Moisissures aux plafonds. « Les rats vivraient presque mieux que nous ! » Si les propos sont forts c’est que la colère gronde, dans le quartier des Brandons, à Combs-la-Ville.

Les locataires dénoncent un état de plus en plus vétuste de leurs logements mais également un sentiment d’insécurité grandissant. Il faut dire que, dans la nuit de jeudi 26 à vendredi 27 novembre, un énième incendie a réveillé les habitants, à 4 h du matin. Un feu qui a pris dans la cave du bâtiment 2. « Nous avons dû tous sortir, raconte Antoine Lunes. J’avais ma fille de 18 mois sous le bras, en pleurs, et dans le froid ! » Deux jours plus tôt, un autre incendie avait secoué les habitants au même endroit.

« Un quartier en souffrance »

« On est traumatisés, nos enfants aussi, raconte une locataire. Particulièrement depuis le meurtre d’un jeune homme, en juillet dernier. » Alors, les riverains ont décidé d’exprimer leur colère. Manzala Lukinda, aux Brandons depuis 1997, a lancé une pétition à destination de Guy Geoffroy (LR), le maire de la commune. Quelque 132 signatures ont déjà été récoltées. « Une énième alerte d’un quartier en souffrance ». Et qui se sent abandonné.

« Je suis arrivée aux Brandons le 1er janvier 1959, raconte une locataire. Il n’y avait jamais eu autant d’insécurité qu’aujourd’hui. Personnellement, je vis dans la peur. Quand la nuit tombe, je m’enferme. Et quand, en pleine nuit, on vient sonner à ma porte, je n’ose pas répondre. » Une réalité qui, d’après le gardien de la cité, est noircie par les habitants. « Ce n’est pas un quartier si difficile. C’est même plutôt assez calme, mises à part quelques incivilités. Un meurtre, ça peut arriver n’importe où », analyse Guillaume Richard.

Un quartier rasé d’ici deux ans

De son côté, le maire, qui rappelle que le quartier va être rasé d’ici deux ans, ne peut que constater l’état des bâtiments en fin de vie. « Les immeubles se dégradent et, par conséquent, sont de moins en moins respectés. » Et d’ajouter : « Nous menons une action conjointe avec l’OPH 77 qui m’a confirmé ce vendredi matin (27 novembre, ndlr) prendre des dispositions jusqu’au relogement des riverains. Le directeur général de l’office HLM est d’ailleurs allé sur place avec ses équipes. » Et d’assurer : « L’OPH va se mettre à niveau le plus rapidement possible afin d’améliorer la sécurité et la propreté des lieux. Nous envisageons également d’accentuer la présence des forces de l’ordre. »

Par ailleurs, une enquête sociale devrait démarrer en janvier 2016 afin d’évaluer les projets des 220 familles à reloger. Une réunion est également prévue avec les habitants le 17 décembre afin de faire le point sur la situation. Le maire demande donc encore un peu de patience avant la réhabilitation du quartier. Premier coup de pioche en 2016 pour des travaux qui devrait durer entre 18 mois et deux ans.

En attendant, les locataires menacent de ne plus payer leur loyer s’ils ne constatent pas rapidement une amélioration de leur vie quotidienne.

Vanessa RELOUZAT


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