Ce mercredi 2 décembre, les fidèles de la mosquée de Lagny-sur-Marne, située rue Jean-Mermoz, n’ont pas pu faire la prière de six heures. Les forces de l’ordre ont bloqué le parking à l’aube et ont attendu le président de l’association des musulmans, comme la loi les y oblige, pour procéder à une perquisition administrative. C’est ce que révèlent nos confrères du journal La Marne.
Bernard Cazeneuve, le ministre de l’Intérieur, a indiqué que la perquisition a d’ores et déjà conduit à la notification de 22 interdictions de sortie du territoire, en application de la loi antiterroriste de 13 novembre 2014. Elle a également conduit à 9 mesures d’assignation à résidence d’individus radicalisés. Un arrêté préfectoral de fermeture de la salle de prière sur le fondement de l’article 8 de la loi du 3 avril 1955 modifiée a été pris. La fermeture est prévue jusqu’à la fin de l’état d’urgence au moins.
En outre, ont été découverts lors de perquisitions chez les dirigeants de la mosquée : Un révolver 9 mm chez un individu, qui a été aussitôt placé en garde à vue ; une école coranique non déclarée ; un disque dur dissimulé ; divers documents sur le Djihad et une assurance-vie souscrite en 2012 ; 10 ordinateurs chez le président de l’une des trois pseudo-associations cultuelles concernées. “Cette opération conduira également à la dissolution définitive, en conseil des ministres et dans les meilleurs délais, des trois associations pseudo-cultuelles concernées, a expliqué M. Cazeneuve. Je précise que de telles mesures de fermetures de mosquées pour motif de radicalisation n’avaient jamais été prises auparavant, par aucun Gouvernement, y compris en 2005 pendant l’état d’urgence”.
Cliquez ici pour voir la vidéo embarqué
L’ancien imam connu pour son islam radical
Mohamed Hammoumi, ancien imam de la mosquée de Lagny, a quitté la France pour rejoindre l’Egypte avec femme et enfants fin 2014. Il était connu pour prêcher un islam radical. Selon un article de Libération, paru en juillet dernier, il était dans le viseur du ministère de l’Intérieur et aurait endoctriné de nombreux jeunes qui seraient partis faire le djihad en Syrie.
Selon I-Télé, une dizaine de ses fidèles et élèves, originaires de la région parisienne, on rejoint les rangs de l’Etat Islamique (EI) ou du Front al-Nusra, groupe affilié à Al-Qaïda. Trois d’entre-eux ont été interpellés dans le cadre de l’enquête sur la grenade lancée dans une épicerie casher de Sarcelles (Val d’Oise).
Parmi les fidèles du vendredi, les services de renseignement avaient repéré entre octobre et décembre 2014, Medhi Sabry Belhoucine, le djihadiste qui a accompagné Hayat Boumeddiene, la compagne de d’Amedy Coulibaly, dans sa fuite vers la Turquie après les attentats du mois de janvier.
Aujourd’hui la mosquée est gérée par des proches de Mohamed Hammoumi. L’un d’entre eux est mis en examen dans le cadre d’un démantèlement d’une filière de djihadistes, un autre fait l’objet d’une interdiction de territoire.
Cliquez ici pour voir la vidéo embarqué
Déjà 42 perquisitions en Seine-et-Marne
Depuis l’entrée en vigueur de l’état d’urgence, 42 perquisitions administratives ont déjà été menées en Seine-et- Marne. D’après nos informations, au moins deux perquisitions ont eu lieu à Meaux dont l’une chez un homme gravitant autour de la mosquée.
L’ensemble de ces perquisitions, qui a permis de découvrir des armes, a donné lieu à sept poursuites judiciaires. Par ailleurs, neuf assignations à résidence ont été prises par le ministre de l’Intérieur. En France, plus de 1 800 perquisitions administratives ont été menées depuis le début des attentats.