Huit mois de prison dont quatre avec sursis et mise à l’épreuve, avec obligation de soins et mandat de dépôt. C’est la peine prononcée jeudi 27 novembre, en comparution immédiate, à l’encontre d’un ancien SDF de 38 ans, poursuivi pour outrages, rébellion et dégradation d’un véhicule de police à la gare de Melun.
Interpellation
Les faits avaient été commis le mardi 24 novembre, vers 8 h 15. L’individu, d’origine algérienne, avait été interpellé par une patrouille policière en tenue, venue sécuriser la gare dans le cadre de l’Etat d’urgence, alors qu’il tentait de passer un portique sans ticket de train.
Mastour s’était alors mis à hurler en traitant notamment les policiers « de bâtards de blancs » et avait jeté sa canne d’handicapé en direction de la foule. Les forces de l’ordre avaient dû le traîner jusqu’à sa voiture, dont il avait enfoncé la carrosserie à coups de pieds. Une fois au commissariat, où il proférait de nouvelles insultes, il se déshabillait entièrement dans la salle de garde à vue et urinait sur une porte.
” J’étais à bout “
Devant les juges du tribunal correctionnel, le prévenu s’est expliqué abondamment : « Je me suis senti humilié car depuis tout petit, j’essaie de cacher mon handicap. C’est pas pour que la police m’exhibe comme une bête de foire. J’étais à bout. Il ne me restait plus qu’à crier ! »
Son avocate, Me Sylvie Montero, a souligné son enfance difficile. Mastour, souffrant de poliomyélite, avait été abandonné par ses parents et était arrivé en France à l’âge de 2 ans. Il avait été placé dans différents foyers et familles d’accueil jusqu’à l’âge de ses 18 ans.
Aujourd’hui en recherche d’emploi, Mastour est père de 3 enfants qu’il ne voit plus. Il possède de nombreuses mentions à son casier judiciaire pour vols et violences aggravés, dénonciation calomnieuse, conduite sans permis, usages illicites de stupéfiants, etc.
Pour ces nouveaux faits, l’homme a présenté ses excuses : « Avec ce qu’il se passe aujourd’hui, je suis content de voir les policiers », a-t-il même ajouté.
Préjudice moral
De son côté, Me Jean-Baptiste, avocat de trois des cinq policiers victimes, a estimé que la situation était inacceptable. « La mission des forces de l’ordre était particulièrement difficile, elle l’est encore plus de nos jours, a-t-il plaidé. Lorsqu’on insulte un policier, c’est la République française qu’on insulte ! »
Chaque victime recevra 150 € pour le préjudice moral.
Agnès GAUDICHON-BRAÏK