« Dimanche, j’ai ouvert la boutique pour un string à 19,55 euros ! Aujourd’hui encore on s’ennuie », raconte une vendeuse d’un magasin de lingerie, au Carré Sénart. Mercredi dernier, il n’y avait pas foule, en effet, dans les allées du centre commercial. Dans les vitrines, on dégaine des guirlandes lumineuses, en vain. La féerie de Noël n’attirera pas grand monde aujourd’hui. La tentative d’un semblant de joie de vivre avec de la musique zouk qui s’échappe de la sono d’une boutique de prêt à porter non plus. Rien n’y fait. Le cœur n’est pas à la fête. Même pas un selfie familial devant la maison scintillante du Père Noël.
« Je ne compte pas acheter quoi que ce soit. Je n’en ai même pas l’envie. Je suis venue faire du lèche-vitrines pour éviter de rester chez moi, scotchée devant BFM TV, explique une maman en poussette. Je ne crains pas un attentat au Carré Sénart en ce moment. Par contre, j’éviterai de venir au moment de Noël. » Les ados, habitués du mercredi après-midi, non plus ne sont pas venus. « On devait venir à plusieurs pour voir »Hunger Games« mais les parents de nos amies leur ont interdit de sortir car ils avaient peur », poursuivent deux copines, à la sortie du cinéma.
Les vendeurs pas rassurés
Chez les salariés qui viennent travailler tous les jours dans le centre commercial, on n’est pas rassuré. « J’ai beau me dire que ça peut péter n’importe où, je viens avec la boule au ventre », avoue une commerçante effrayée et « aux aguets ». Il faut dire que les rumeurs d’une alerte d’attentats au Carré Sénart et à Evry 2, qui se sont révélés être fausses, ont rapidement circulé via les réseaux sociaux et par SMS. Résultat : une angoisse palpable. « Ce matin, avant de venir travailler, je me suis rendue à la police pour savoir si on craignait quelque chose », raconte une vendeuse.
Vigiles à chaque entrée, fouilles, patrouilles des pompiers et de la police. La sécurité du Carré Sénart a été renforcée. Mais pas vraiment de quoi apaiser les esprits. « Que voulez-vous qu’un vigile armé d’un talkie-walkie fasse contre une kalachnikov ? », s’inquiète une commerçante défaitiste.
Vanessa RELOUZAT