Les parents de la petite Inaya, accusés de violences habituelles ayant entraîné sa mort, à Avon, ont toujours fui les services sociaux.
Après avoir déménagé de nombreuses fois en France, ils ont continué leur périple en Seine-et-Marne, s’installant au Vaudoué puis à La Chapelle-la-Reine, avant de s’installer dans la ville avonnaise en 2011.
Aide sociale à l’enfance
Mardi matin, au quatrième jour du procès d’assises, la référente d’Inaya au sein de l’Aide sociale à l’enfance de Nemours, dépendant du Département, a été longuement questionnée. Après le placement des enfants, elle était chargée d’une mission d’aide au retour à la famille, qu’elle a suivi durant six mois sans rencontrer Inaya. « Peut-on suivre quelqu’un six mois sans jamais la voir ? », a questionné un assesseur.
« Les parents ont toujours donné des explications plausibles sur l’absence d’Inaya, a déclaré la référente. La mère disait qu’elle était chez ses grand-parents maternels. Elle me parlait au présent d’Inaya sans la moindre émotion, alors qu’elle était déjà morte.
Je n’ai pas eu d’inquiétude réelle sur son absence. L’évolution des parents était positive au niveau de l’insertion professionnelle. L’ambiance familiale apparaissait sereine ».
Sur son rapport, la jeune femme notait donc « Qu’Inaya a bien évolué ».
Avocats
« En fait, vous n’avez rien fait pendant six mois, s’est emporté Me Jean Chevais, avocat de l’accusée. Vous n’avez pas vu la petite et vous avez fait un rapport mensonger ! »
Sur le banc des parties civiles, Me François Baroin, ancien ministre, a déclaré : « On a le sentiment que c’est la voix des parents que vous avez portée, et non celle de l’enfant ». L’association de protection de l’enfance qu’il représente, La voix de l’enfant, a d’ailleurs engagé deux actions civiles pour dysfonctionnement contre le Département et contre l’État.
A.G.B.