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Mort de la petite Inaya : les parents se rejettent la responsabilité

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La famille a habité dans un appartement de cet immeuble, 1 rue Katherine-Mansfield, à Avon
La famille a habité dans un appartement de cet immeuble, 1 rue Katherine-Mansfield, à Avon

Le procès d’assises des parents d’Inaya, cette fillette d’une vingtaine de mois retrouvée enterrée dans le bois du Prieuré d’Avon, près de Fontainebleau, en Seine-et-Marne, a débuté jeudi 29 octobre dans des circonstances dramatiques. Un avocat a en effet tenté d’assassiner le bâtonnier de Melun dans le tribunal avant de se donner la mort.
Du coup, l’audience a été suspendue l’après-midi et n’a repris que le lendemain matin, sous la présidence de Catherine Katz.
Les personnalités des deux accusés ont été longuement évoquées. C’est d’abord la mère, semblant minuscule dans le box, qui a répondu aux questions.

Mariage religieux

Défendue par Me Jean Chevais, Bushra T-S, 29 ans, est née au Yémen d’une mère vietnamienne et d’un père malaisien.
Elle est arrivée en France à l’âge de deux et demi et a reçu une éducation stricte, où le poids de la religion musulmane est très important. C’est d’ailleurs un mariage religieux qu’elle a contracté avec Grégoire C., 26 ans, qu’elle a rencontré lorsqu’elle travaillait dans un Quick.
« J’ai croisé son regard et tout est parti », relate celle qui est tombée immédiatement sous son charme.
Après la naissance de son fils, la jeune femme a enchaîné les contrats de travail en tant que vendeuse et serveuse. Elle a également travaillé dans l’hôtellerie, au Novotel d’Ury.

Violences conjugales

Après avoir vécu dans différents endroits de la France, le couple s’est établi dans un appartement d’Avon, 1 rue Katherine-Mansfield.
Mais déjà, la vie de couple est loin d’être idyllique. « La vie était rose les six premiers mois, mais quand j’étais enceinte de mon fils, on s’est disputé, indique Bushra T-S.
Je recevais des claques et des coups de poing. J’avais des bleus. J’étais sous son emprise, manipulée ».
Se déclarant victime de violences conjugales, la mère part alors en foyer puis à l’hôtel. Puis elle revient au domicile : « À chaque fois que je pars, il a toujours la manière de me faire revenir, relate celle qui s’exprime souvent au présent.
J’étais sous son emprise. J’étais soumise. Il m’insultait et me rabaissait tous les jours devant mes propres enfants. Avec du recul, je n’arrive pas à comprendre pourquoi je n’ai pas essayé de me défaire de ça ».
Malgré ces violences, la jeune femme assure que ses trois enfants étaient désirés, même si elle évoque un déni de grossesse pour la petite dernière : « Avec mes enfants, je m’entends super bien. On allait à Disneyland et à la piscine ».
Aujourd’hui, elle assure avoir de la haine contre le père de sa progéniture : « Je ne le considère plus comme un mari mais comme un étranger ».

Enfant adopté

Le sentiment de rejet est réciproque. « J’étais tombé fortement amoureux d’elle, a déclaré Grégoire C., 26 ans, défendu par Me Fatthi Irguedi. Aujourd’hui, je ne la porte plus dans mon cœur. Je ne sais pas comment j’ai pu avoir des sentiments pour elle alors qu’elle a donné la mort à ma fille ».
Enfant adopté d’origine tunisienne, l’accusé, qui déteste son nom français, a décrit une enfance très difficile : « J’étais frappé et je recevais des coups de martinet. Je fuguais régulièrement ».
Très vite, Grégoire C. plongera dans la délinquance et sera placé en centre pour adolescents difficiles. « C’est un pur produit de l’Aide sociale à l’enfance », a souligné l’avocat général, Marc Mulet.

Casier judiciaire

Son casier judiciaire fait mentation de nombreuses condamnations pour vols aggravés, extorsion et violences. Pour avoir frappé son fils, il avait été condamné à deux ans de prison dont 6 mois ferme.
« J’ai tapé mon fils, c’est quelque chose que je ne me suis jamais pardonné, a assuré celui qui nie avoir exercé des violences conjugales. Je voulais être un bon père, cool. Fallait que je stoppe la drogue et les mauvaises fréquentations ».
Alors, qui a tué la petite Inaya ? L’examen légal indique qu’elle serait morte d’un traumatisme crânien dû à des coups portés ou à des secouements. Les parents se rejettent mutuellement la responsabilité et les faits seront abordés la semaine prochaine.
Le verdict sera prononcé le vendredi 6 novembre.
Agnès GAUDICHON-BRAÏK


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