Si la SNCF a mis en place un programme national de sécurisation, à travers lequel elle s’engage à améliorer ou supprimer les passages à niveaux et à ne pas en créer de nouveaux, elle mise aussi énormément sur la prévention afin de rappeler les règles de bonnes conduites à respecter lors du franchissement d’un passage à niveau. Car dans 99 % des cas, l’erreur est commise par l’automobiliste qui ne respecte pas la réglementation, soit de façon délibérée, soit par inattention.
Choc
Pourtant, lorsque Jean-Jacques Mahieu est arrivé devant le passage à niveau ce jour-là, il n’a pas entendu de sonnerie (annonçant l’arrivée d’un train) et la garde-barrière a logiquement levé les barrières. À peine avait-il engagé son véhicule qu’il a vu surgir un train fonçant droit sur lui. Guidé par un réflexe de survie, il a actionné la marche arrière et a dégagé son véhicule. “Enfin pas totalement car le train a accroché l’avant de ma voiture, et ne s’est pas arrêté. Le montant des réparations est de 3000 euros, vu l’âge de ma voiture, l’assurance a dit qu’elle était bonne pour la casse ! ”
Signalisation
Jacques Mahieu fait-il parti de ce 1 % dans lequel l’erreur ne viendrait pas de l’automobiliste ? En tout cas, il a été contacté par une personne de la SNCF afin qu’une somme d’argent lui soit attribuée sous forme de dédommagement, selon ses dires. “Je n’ai plus de voiture alors que je cherche du travail, déclare le rescapé. J’ai besoin de pouvoir m’acheter un nouveau véhicule, je suis au R. S. A. ” La SNCF a identifié les passages à niveau ayant connu plusieurs accidents par an ou ayant des trafics routiers et ferroviaires importants afin d’opérer un classement sur les passages à supprimer en priorité ou dont l’équipement doit être revu. Ainsi en 2014, 155 passages à niveau sont inscrits au programme national de sécurisation.
Étude
La suppression ou l’amélioration des passages à niveau implique l’engagement de collectivités territoriales concernées, de l’État et bien sûr de SNCF Réseau, qui cofinancent les travaux. Le processus peut prendre plusieurs années et représente de lourds investissements (près de 35 M € investis par SNCF Réseau en 2014 pour la suppression de 8 passages à niveau). Une étude de faisabilité a été lancée par Réseau Ferré pour la sécurisation du passage à niveau d’Esmans, mais elle risque de prendre du temps encore un peu de temps.
Karine Brives