Le chauffeur de bus, frappé et caillassé lundi 19 octobre, à Melun, dans le quartier Montaigu, a eu le bras cassé et doit se faire opérer pour une pose de broche. Agé de 38 ans, il a au moins 30 jours d’incapacité totale de travail. « J’ai l’avant bras en miette, explique la victime, qui a aussi été blessée à la tête. J’ai été frappé, caillassé et lynché par tout le quartier. Il y avait bien une vingtaine de jeunes ». Deux suspects ont été interpellés par la police et placés en garde à vue.
Droit de retrait
Ce mardi 20 octobre, une cinquantaine de chauffeurs de bus excercent leur droit de retrait et aucun Mélibus ne circule dans l’agglomération melunaise. Une réunion extraordinaire a eu lieu dans la matinée avec les représentants du personnel de Transdev et le CHSCT (Comité d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail).
La direction a proposé de ne plus desservir le quartier sensible de Melun jusqu’à nouvel ordre.
« C’est une zone de non droit, et à chaque vacance scolaire, on a des caillassages, déclare Véronique Hostiou, déléguée syndicale CFTC. On ne peut plus supporter ça, pour nous et pour notre clientèle. On demande plus qu’une déviation, on veut des moyens humains sur le terrain. » « Nous sommes surchargés de travail », ajoute son collègue Brahim, délégué CFDT.
Bus endommagé
Le bus, qui était neuf, a été la cible de grosses pierres et a été sérieusement endommagé. Toutes les vitres du côté droit ont été brisées, ainsi que plusieurs autres sur le côté gauche. Rien que pour la réparation du vitrage, le montant des travaux est estimé à près de 15 000 €.
« En 17 ans de boîte, je n’ai jamais vu un vus dans cet état », ajoute Véronique Hostiou.
Arnaud Lagabbe, responsable d’exploitation de Transdev, se déclare solidaire de ses employés : « Dans ce type de situation, il n’y a pas de clivage entre la direction et les conducteurs. Nous souhaitons assurer notre mission de service public dans de bonnes conditions. Il faut que tous les acteurs, politiques et sociaux, pensent au problème des quartiers nord de Melun ».
Selon la CFDT, en trois mois, trois contrôleurs de Transdev ont été blessés lors d’agressions. La plus grave concernait un agent de terrain qui a eu le nez cassé et le genou abîmé. Il est en arrêt depuis sept mois.
Agnès GAUDICHON-BRAÏK