Ainsi le maire de Chalon-sur-Saône a décidé pour la rentrée 2015 de ne pas proposer de menu de substitution aux enfants qui ne mangent pas de porc, leur laissant comme seule alternative de ne manger que des légumes. Car la question se pose de plus en plus souvent : comment gérer les différentes religions et leur mode alimentaire ? « Doit-on obliger les enfants à repousser l’aliment qu’ils ne veulent pas manger sur le bord de l’assiette, participant ainsi au gâchis alimentaire ?, a déclaré Yves Jégo, député UDI et maire de Montereau. Avec mes cosignataires, nous voulons qu’un choix laïc soit proposé dans les cantines des écoles publiques. » La proposition de loi a été déposée à la présidence de l’Assemblée Nationale le 7 octobre sous le n°1125.
Consensus
Autour d’Yves Jégo, jeudi à l’Assemblée nationale, des personnalités politiques telles que Chantal Jouanno (UDI) ou Cécile Duflot (EELV), mais aussi le journaliste Aymeric Caron, végétarien et rédacteur du livre « No Steak » ou encore Allain Bougrain-Dubourg, défenseur de la cause animale, ont exprimé leur adhésion. « La pire chose serait de faire de cette proposition un affrontement gauche-droite, a indiqué Yves Jégo, alors que la force de notre consensus est de faire avancer les choses. » Pour aller vers l’existence d’un menu végétarien en alternative au menu quotidien, afin de permettre à ceux qui ne veulent pas consommer de viande ou de poisson, de se nourrir de façon équilibrée.
Cause animale
Derrière cette proposition de loi, se rallient des sujets tels que l’élevage intensif (responsable de 18 % des émissions de gaz à effet de serre) ainsi que son impact négatif sur l’environnement et la mauvaise qualité de la viande proposée en restauration scolaire. On consommerait même trop de protéines en France, et la viande ne serait pas nécessaire à chaque repas. Pourtant, passer de la viande aux plats végétariens peut sembler extrême. C’est pourtant ce qui a été mis en place dans les cantines de Saint-Étienne.
Travail pédagogique
En cinq ans, la ville de Saint-Étienne est passée à une restauration scolaire 100 % bio et expérimente le menu végétarien sur 42 cantines depuis le mois de janvier 2015. Un travail pédagogique a été fait en amont auprès des familles, dont 20 % ont opté pour l’alternative végétarienne. Pour Gilles Artigues, 1er adjoint de Saint-Étienne, l’effort demandé aux prestataires pour changer leur ligne de production a été compensé par les économies de gaspillage alimentaire. Une pétition pour soutenir cette proposition de loi a été lancée par Yves Jégo sur internet et a déjà recueilli plus de 150 000 signatures (disponible sur www.change.org).
Karine BRIVES