Une matinée de sensibilisation pour éviter la sanction. C’est l’idée que la commissaire de Fontainebleau Florence Luneau a développée avec l’aide de la préfecture, avec pour objectif d’aider les auteurs de petites infractions de la route à prendre conscience des dangers, et des gestes simples à adopter pour éviter pour faire chuter l’insécurité routière. C’est donc à la Maison dans la Vallée d’Avon que 39 personnes, sanctionnées lors d’une campagne de verbalisation cet été pour de petites infractions (excès de vitesse, téléphone au volant…), ont été convoquées jeudi dernier.
En échange de leur présence, le classement de leur infraction. Avec 35 personnes ayant répondu à l’appel, c’est un beau succès : « On veut changer les mentalités et les comportements au volant, nous dit le commissaire. Ce sont souvent des erreurs d’inattention qui font prendre des risques injustifiés. Souvent, on se met en danger pour gagner deux minutes. A l’issue, ils repartent souvent avec une autre vision des choses ».
La matinée s’est déroulée en deux temps : une conférence animée par le directeur de cabinet du préfet Pierre-Emmanuel Portheret puis par la DDSP. Par des vidéos-chocs et des conseils pratiques, le message passe : respecter les limitations de vitesse et les distances de sécurité, ne pas transiger sur le port de la ceinture. A entendre les commentaires des participants, la formule est très efficace.
Les accidents en hausse
Dans un deuxième temps, trois ateliers permettaient de passer de la théorie à la pratique, avec un parcours « atelier et fatigue » on l’on marche avec des lunettes spéciales, un autre sur le port de la ceinture pour les petits et un autre, spectaculaire, utilisant un véhicule de test au choc.
C’est la troisième année de suite qu’une telle opération est organisée. Le but étant de la renouveler dès que possible : « C’est une grosse opération qui demande beaucoup de coordination », dit le commissaire Luneau. Car il y a urgence. Sur la circonscription de Fontainebleau, aucun accident mortel n’est à déplorer depuis de l’année. Mais les accidents, en revanche, sont en hausse, tout comme le nombre de blessés graves : « De plus en plus de refus de priorités, des manœuvres dangereuses, et toujours le problème des traversées de sangliers », énumère Florence Luneau. Chaque jour, en Seine-et-Marne, trois personnes se blessent au volant, et une meurt tous les quatre jours. En France, 3.384 personnes ont perdu la vie en 2014 en voiture. Des chiffres alarmants qui méritent bien une prise de conscience collective… et de sacrifier une matinée.
Yoann VALLIER